Selon de nouvelles données d’essai, une pilule à prendre une fois par jour permet de réduire de moitié le risque de mourir d’un cancer du poumon courant après une chirurgie d’ablation de la tumeur. Les détails de l’étude sont publiés dans le New England Journal of Medicine.
Le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC) est l’une des formes les plus courantes de cancer du poumon. Généralement associé au tabagisme, il se développe à partir des cellules épithéliales qui tapissent les bronches et les alvéoles pulmonaires. Les symptômes peuvent inclure une toux persistante, des crachats de sang et un essoufflement. Beaucoup souffrent aussi de douleurs thoraciques, d’une perte de poids inexpliquée et de fatigue. Le traitement dépend ensuite du stade de la maladie et de plusieurs autres facteurs, tels que la taille de la tumeur, la présence de métastases et l’état général du patient. Les options peuvent ainsi inclure la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie.
Le taux de mortalité de ce cancer varie en fonction de plusieurs facteurs, mais en général, il est relativement élevé. Il est donc nécessaire de poursuivre les recherches dans le but d’augmenter le taux de survie des patients. Cela nous ramène à cet essai clinique de phase 3 signé de la société biopharmaceutique AstraZeneca. Ce dernier visait à tester l’efficacité d’un nouveau médicament nommé osimertinib (vendu sous le nom de marque Tagrisso), associé à une ablation de la tumeur par chirurgie.

Une forte réduction du risque de récidive
L’étude a été menée auprès de 682 patients. Tous présentaient également une mutation du gène EGFR, qui code pour une protéine présente à la surface des cellules. Ces mutations peuvent alors stimuler la capacité du cancer à se développer et à se propager. Elles augmentent ainsi le risque de récidive après le traitement. Ici, l’osimertinib agit surtout en bloquant les effets de ces mutations présentes chez environ 25 % des patients.
Il ressort de cet essai que ceux qui prenaient l’osimertinib avaient une chance de survie sensiblement plus élevée. Il a en effet été constaté que le médicament réduisait de 51 % le risque de décès cinq ans. Dans l’ensemble, 88 % des patients du groupe osimertinib étaient toujours en vie après cinq ans, contre 78 % dans le groupe placebo.
AstraZeneca prévoit de publier plus de données montrant l’efficacité de son médicament en association cette fois avec une chimiothérapie standard. En attendant, les chercheurs sont déjà enthousiasmés par le potentiel de cette approche. « Il y a trente ans, nous ne pouvions rien faire pour ces patients« , a déclaré le Dr Roy Herbst, coauteur de l’étude. « Maintenant, nous avons ce médicament puissant. Une réduction du risque de décès de plus de 50% est un excellent résultat pour n’importe quelle maladie, mais ça l’est d’autant plus pour une maladie comme le cancer du poumon qui est généralement très résistante aux thérapies« .
Malheureusement, tous les patients atteints de cancer du poumon ne sont pas testés pour le gène EGFR. Pour les médecins, cela renforce encore la nécessité d’identifier ces patients avec des biomarqueurs disponibles au moment du diagnostic et avant le début du traitement.