Bientôt une pilule pour lutter contre les retombées radioactives ?

pilule radiations nucléaire
Crédits : Pixilated Planet/istock

Une équipe de chercheurs va entamer le premier essai clinique d’un nouveau médicament visant à prévenir les effets nocifs des radiations sur le corps en cas d’attaque ou d’accident nucléaire. Cette étude visera essentiellement à tester plusieurs doses pour évaluer l’innocuité du traitement. Les résultats sont attendus l’année prochaine.

Quels sont les effets des radiations sur le corps ?

Une contamination radioactive interne se produit lorsque des éléments radioactifs sont absorbés par la peau (en cas de blessure), inhalés ou ingérés. Cela pourrait se produire à la suite d’un accident dans une centrale nucléaire ou de l’explosion d’une « bombe sale ». Les éléments radioactifs se désintègrent et émettent alors des rayonnements ionisants très néfastes pour le corps humain.

Les effets précis dépendent de nombreux facteurs, tels que le niveau et la durée de l’exposition, la distance par rapport à la source de radiation ou les mesures de protection adoptées. Cependant, il est admis qu’une exposition importante à des niveaux élevés de radiation peut entraîner le syndrome d’irradiation aiguë. Celui-ci se manifeste par des nausées, des vomissements, une faiblesse générale, une diminution des globules blancs, des problèmes de coagulation sanguine et une détérioration de la moelle osseuse.

Les radiations peuvent également provoquer des lésions tissulaires et une destruction cellulaire, mais aussi une détérioration de l’ADN des cellules reproductrices, ce qui peut entraîner des anomalies génétiques chez les descendants. Enfin, il existe un risque de développer certains types de cancers.

Le meilleur moyen de réduire les risques consiste à éliminer les éléments radioactifs du corps dès que possible après la contamination. Malheureusement, la prévention et le traitement de l’empoisonnement aux radiations sont actuellement très limités et rudimentaires. Les comprimés d’iode sont relativement efficaces pour éliminer l’iode radioactif, tandis que le bleu de Prusse peut s’attaquer au césium et au thallium. Cependant, une grande partie des retombées peut encore faire des ravages sur le corps, d’où l’importance de cette annonce.

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Crédits : Dennis Swanson – Studio 101 West Photography/istock

Une pilule sur le banc d’essai

HOPO 14-1 est un médicament expérimental qui promet en effet de protéger et de traiter les victimes des retombées nucléaires. Il se présente sous forme de pilule à ingérer, dont les composants seraient capables de se lier aux métaux lourds contaminés pour finalement les éliminer du corps. Les chercheurs assurent que ce médicament pourrait être efficace contre l’uranium et d’autres matériaux utilisés dans les armes nucléaires, comme les bombes sales ou les missiles balistiques. Il pourrait également aider à traiter l’empoisonnement au plomb.

Un premier essai clinique, financé par l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), qui fait partie des National Institutes of Health (NIH), aux États-Unis, débutera dans quelques semaines et impliquera 42 participants, tous adultes et en bonne santé. L’idée sera simplement de tester l’innocuité, la tolérabilité et le traitement dans le corps de doses croissantes du produit médicamenteux expérimental. Les résultats seront rapportés en 2024.

Notez enfin qu’il existe déjà sur le marché américain un composé qui lie les métaux lourds radioactifs, nommé HOPO Therapeutics. Cependant, ce médicament peut également appauvrir le corps en ions essentiels (tels que le zinc et le magnésium).