Dernièrement, un étudiant canadien a mis au point un appareil potentiellement capable d’aider à la lutte contre la prolifération des algues bleu-vert. Or, en raison du réchauffement climatique, ces algues (qui sont en réalité des cyanobactéries) ont tendance à envahir de nombreuses régions.
Des cyanobactéries parfois toxiques
Les algues bleu-vert (ou cyanobactéries) sont des organismes microscopiques qui peuvent se développer dans les eaux douces superficielles riches en nutriments, stagnantes et peu profondes. Elles sont souvent bénéfiques en contribuant pour plus de 25 % à la production d’oxygène et à la fixation du dioxyde de carbone sur Terre. Par ailleurs, les cyanobactéries sont également présentes dans le microbiote intestinal. Cependant, ces bactéries peuvent devenir toxiques pour les humains et les animaux sous l’effet de certaines conditions environnementales. Or, leur prolifération indésirable dans la nature, notamment dans des lacs, est principalement le résultat du réchauffement climatique et de la pollution des sols.
Et s’il était possible de prédire la prolifération des algues bleu-vert ? Étudiant en génie à l’Université de l’Alberta (Canada), Jordan Eleniak a justement mis au point un appareil capable d’une telle prouesse. Son innovation a fait l’objet d’un communiqué officiel publié en septembre 2023 et d’une vidéo à visionner en fin d’article. Ce projet a été réalisé dans le cadre du programme I-STEAM Pathways dont l’objectif est de mettre au point des solutions pour faire face à certains défis locaux.

Comment le dispositif fonctionne-t-il face aux algues ?
Jordan Eleniak a fabriqué une pile à combustible microbienne qui fonctionne à l’hydrogène dont la mission est de prélever des échantillons d’algues à des fins d’analyse. Lorsque l’environnement est sain et que les micro-organismes se métabolisent de façon correcte, ils alimentent la pile en produisant de l’hydrogène. À l’inverse, lorsque les cyanobactéries se sont trop multipliées, la production d’hydrogène diminue, ce qui a pour effet de faire chuter la tension électrique de la pile. De plus, les données du dispositif sont transmises en temps réel vers un centre de traitement.
Outre sa fonction principale, la pile à combustible microbienne présente deux spécificités intéressantes. Premièrement, elle a été réalisée à l’aide de l’impression 3D. Ensuite, il faut savoir que l’appareil renferme une intelligence artificielle dont la mission est d’assurer une meilleure interprétation des résultats des prélèvements.
Grâce à cette technologie, Jordan Eleniak désire aider les communautés de la province de l’Alberta à réduire les risques sanitaires en lien avec la prolifération des algues bleu-vert. Il faut dire que le contact avec les toxines produites par les cyanobactéries peut provoquer des irritations de la peau ou de la gorge. En cas d’ingestion de l’eau, des maux de ventre, nausées et gastro-entérites peuvent par ailleurs survenir.
