Bien que les énergies renouvelables se développent, les énergies fossiles restent encore bien ancrées dans nos habitudes. Selon un rapport récent de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE), un pic de la demande globale de pétrole devrait se produire d’ici la fin de la décennie avant d’entamer un sérieux déclin.
Un début de déclin dès 2026
« La croissance de la demande mondiale de pétrole devrait ralentir presque jusqu’à s’arrêter dans les années à venir, les prix élevés et les préoccupations en matière de sécurité de l’approvisionnement mises en évidence par la crise énergétique mondiale accélérant la transition vers des technologies énergétiques plus propres », peut-on lire dans un communiqué de l’AIE publié le 14 juin 2023.
L’an dernier dans son rapport World Energy Outlook 2022, l’AIE affirmait que la demande mondiale en combustibles fossiles atteindrait son pic en 2035. Plus précisément, il était question d’un fort rebond de cette demande malgré des prix élevés avant un pic, puis une stabilisation après 2035. Dans son nouveau rapport Oil 2023, l’AIE a ajusté ses estimations. Cette fois, en vertu d’une accélération de la transition vers une économie de l’énergie propre, le pic est attendu avant la fin de cette décennie et pourrait même significativement ralentir d’ici 2028 après un début de déclin dès 2026.
Selon le rapport, cette forte demande émanera des secteurs de la pétrochimie et de l’aviation. Concrètement, la demande en pétrole augmentera de 6 % entre 2022 et 2028 pour atteindre 105,7 millions de barils par jour (mb/j). Néanmoins, l’AIE estime que cette hausse sera de +2,4 mb/j en 2023, mais de seulement +0,4 mb/j en 2028.

Une ombre au tableau
Ces estimations seraient le résultat des progressions concernant les véhicules électriques, l’efficacité énergétique ainsi que d’autres technologies. En revanche, cette bonne nouvelle s’accompagne d’une information moins heureuse. En effet, le déclin du pétrole devrait être contrebalancé par une demande en produits pétrochimiques en plein essor, mais aussi par la forte croissance de la consommation dans les économies émergentes. Ainsi, la contraction de la demande dans les économies avancées n’aura vraisemblablement qu’une portée très limitée.
« Les producteurs de pétrole doivent prêter une attention particulière au rythme accéléré du changement et calibrer leurs décisions d’investissement pour assurer une transition ordonnée », a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
Enfin, l’AIE affirme que la transition vers des technologies énergétiques plus propres s’accélère grâce aux prix élevés, ainsi qu’aux problèmes de sécurité d’approvisionnement. Il est en effet actuellement question d’une crise énergétique mondiale, notamment aggravée par une guerre en Ukraine qui s’installe dans la durée.