Au cours de ce mois de janvier 2017, l’Europe a connu des radiations nucléaires inhabituelles. Seulement, déterminer l’origine de ces radiations semble être un véritable casse-tête pour les physiciens et ingénieurs.
Comme l’a annoncé l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), l’établissement chargé de l’expertise sur les risques nucléaires et radiologiques en France, le 13 février dernier, l’iode-131, un radionucléide d’origine humaine, a été détecté à l’état de trace au niveau du sol dans plusieurs pays d’Europe continentale au cours du mois de janvier avant de revenir à la normale.
Déterminer l’origine de ces niveaux de radiations inhabituels relève désormais du casse-tête. Certains avancent que la Russie aurait testé une arme nucléaire à faible puissance explosive dans la région Arctique, possiblement dans la Nouvelle-Zemble. L’Iode-131 est un radioisotope caractéristique des essais atomiques effectués par les États-Unis et la Russie dans les années 50.
Pour d’autres, ces niveaux inhabituels pourraient être à la charge de l’industrie biomédicale où l’iode-131 est fréquemment utilisée pour traiter les maladies de la thyroïde et les cancers. « Seule de l’Iode-131 a été détectée et mesurée, à l’exclusion de toute autre substance radioactive. Nous pensons donc qu’elle provient d’une entreprise pharmaceutique fabricant des médicaments radioactifs. L’Iode-131 est utilisé notamment dans le cadre du traitement du cancer », explique Astrid Liland, chef de la section de préparation des situations d’urgence à la NRPA, l’autorité suédoise de sûreté radiologique à Motherboard. C’est d’ailleurs une version que semble partager la Société britannique pour la protection radiologique (SRP).
Toutefois, l’origine géographique de cette société biomédicale reste indéfinie. « À cause des changements météo rapides et notamment de la direction des vents, il est impossible de repérer avec précision l’origine du phénomène. A priori, il s’agirait d’un site quelque part en Europe de l’Est », imagine Astrid Liland.