Cette incroyable image de la Lune a été prise depuis la surface de la Terre

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Crédits : NRAO / GBO / Raytheon / NSF / AUI

Le test d’un nouvel instrument d’imagerie spatiale installé sur le télescope Green Bank (Virginie-Occidentale) a récemment permis d’obtenir une image très détaillée du site d’atterrissage d’Apollo 15 sur la Lune.

Depuis plusieurs années, Raytheon Intelligence & Space, une entreprise américaine, développe un nouvel outil d’imagerie radar. La technologie n’est pas nouvelle, mais les chercheurs tentent d’en repousser les limites. Lors d’un test opéré en novembre dernier, le nouvel émetteur installé sur télescope Green Bank (Virginie-Occidentale) a envoyé un signal radar à la Lune, ciblant spécifiquement le site d’atterrissage d’Apollo 15 sur un disque de 3474,2 km de diamètre.

Lorsqu’il a rebondi, ce signal a ensuite été collecté par le Very Long Baseline Array. Il s’agit d’une collection de radiotélescopes disséminés à travers les États-Unis, se combinant essentiellement pour créer un gigantesque et unique radiotélescope. Les chercheurs ont finalement pu obtenir une résolution spectaculaire, montrant des structures aussi petites que cinq mètres.

Le site d’Apollo 15 depuis la Terre

Sur l’image ci-dessous se dessine un cratère appelé Hadley C d’environ six kilomètres de diamètre (en haut au milieu). Le chemin qui serpente, le Hadley Rille, est un ancien tube de lave effondré depuis plusieurs millions d’années. Sur la seconde image, l’encadré identifie le site d’atterrissage de la mission Apollo 15. Lancée en juillet 1971, elle se composait des astronautes David R. Scott, James B. Irwin et Alfred M. Worden (resté en orbite lunaire).

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Crédits : NRAO / GBO / Raytheon / NSF / AUI
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Crédits : Sophia Dagnello, NRAO / GBO / Raytheon / AUI / NSF / USGS

Cette technologie n’était qu’une preuve de concept nous permettant d’apprécier tout son potentiel. Elle ouvre désormais la voie à une imagerie radar encore plus puissante à l’avenir. L’équipe travaillera bientôt sur un système radar haute puissance de 500 kilowatts, permettant potentiellement aux scientifiques d’étudier des objets même aussi loin que Neptune.

« Le système prévu constituera un bond en avant dans la science radar, permettant d’accéder à des caractéristiques inédites du Système solaire à partir d’ici sur Terre« , a déclaré la directrice de l’Observatoire Green Bank, Karen O’Neil.

À terme, cet outil serait en effet utile pour observer notre Lune de plus près, mais pas que. Nous pourrions également apprécier les surfaces d’autres lunes et planètes de notre système ou encore imager des astéroïdes et autres débris spatiaux trop faibles pour être vus par des télescopes optiques. Ces travaux de détection et de suivi pourraient alors nous aider à mieux comprendre la population d’objets naturels et d’origine humaine dans l’espace proche de la Terre, ce qui pourrait ensuite aider à la défense planétaire contre des objets potentiellement dangereux.