Comment Phobos, la plus grosse lune de Mars, est-elle devenue « l’étoile de la mort » ?

Crédits : NASA

Phobos, la plus grosse lune de Mars à l’apparence de « l’Étoile de la mort » a toujours captivé les astronomes par son lot de mystères. Récemment, des simulations numériques ont levé un voile sur son gigantesque cratère de 9 kilomètres de large.

Phobos est l’une des deux lunes de Mars, orbitant à 6000 km de la surface de sa planète. Large de 22 kilomètres, le satellite arbore un gigantesque cratère de 9 kilomètres de diamètre couvrant près de la moitié de la lune. Un physique étonnant qui n’est pas sans nous rappeler celui de l’Étoile de la mort, dans les films Star Wars. Mais au fil des décennies, la compréhension de la formation d’un tel cratère s’est révélée difficile pour les chercheurs.

Pour la première fois, les physiciens du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL) ont démontré, par simulations numériques en 3D, comment un astéroïde ou l’impact d’une comète aurait pu former ce méga-cratère sans pour autant détruire Phobos complètement. L’étude a été publiée dans la revue Geophysical Review Letters.

Alors que les simulations précédentes, en 2D à des résolutions inférieures, étaient incapables de prendre en compte dans leurs calculs la porosité de la croûte de Phobos, non-sphérique et fortement cratérisées, ces nouvelles simulations 3D à hautes résolutions ont quant à elles pu prendre en compte l’ensemble des caractéristiques physique de Phobos, qui appartenait jadis à la ceinture d’astéroïdes. Ainsi, les chercheurs avancent plusieurs scénarios possibles, mais la plus plausible reste la collision d’un astéroïde ou d’une comète d’environ 250 mètres de diamètre, impactant la lune à plus de 6 kilomètres/seconde.

Notons que les chercheurs utilisent une méthode similaire pour simuler les différentes façons de détourner les astéroïdes potentiellement dangereux pour la Terre. « L’impact d’un astéroïde aussi grand et rapide que celui qui a causé le cratère Stickney, sur Phobos, aurait un effet dévastateur sur la Terre », a notamment déclaré Megan Bruck Syal, principal auteur de cette étude. « Si un astéroïde potentiellement dangereux était amené à croiser la Terre, il sera essentiel de nous assurer que nous sommes en mesure de le dévier ».

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