Phobos, cette lune qui finira par se disloquer avant de s’écraser sur la planète Mars

Crédits : NASA

Orbitant à seulement 6 000 km de Mars, Phobos, l’une de ses deux lunes, est attirée par Mars et s’en approche. Mais le satellite ne s’écrasera pas sur la planète rouge et devrait se disloquer avant, étant trop fragile pour supporter les forces gravitationnelles qui s’exercent dessus.

Phobos, l’une des deux lunes de Mars avec Déimos, orbite à seulement 6 000 km de la planète rouge, soit une distance extrêmement proche si l’on compare avec la distance entre la Terre et la Lune, qui est de 384 400 km. Mais si notre satellite naturel s’éloigne petit à petit, c’est l’inverse qui se produit pour Phobos, qui réalise trois fois le tour de Mars en 24 heures, puisqu’elle se rapproche inexorablement de son astre, à raison de deux mètres tous les cent ans sous l’effet des forces gravitationnelles des marées.

À ce rythme-là, Phobos devrait s’écraser sur Mars d’ici 30 à 50 millions d’années, mais cela ne se produira pas tout à fait ainsi, Phobos étant voué à se disloquer avant cela, les prémisses de ce destin étant déjà visibles sous la forme de rainures parallèles qui strient sa surface. Jusque-là, les astronomes pensaient que ces rainures avaient été provoquées par un puissant impact de météorite qui avait permis la formation du cratère de Stickney sur Phobos. Mais à la dernière réunion de la Société américaine d’astronomie, Terry Hurford, du centre de vol spatial Goddard de la NASA, et son équipe ont présenté de nouvelles modélisations qui révèlent que ces rainures se forment sous l’effet des puissantes forces de marées gravitationnelles qui existent entre Mars et Phobos.

La structure interne de Phobos est très fragile, son noyau étant un amas de roches tenant à peine ensemble, alors le satellite se déforme facilement. Les forces imposées par les marées sont désormais si puissantes qu’elles finiront par fracturer l’enveloppe, un processus déjà en cours avec ces rainures, et disloquer le satellite dont les morceaux viendront s’écraser sur Mars.

NASA/JPL-Caltech/University of Arizona
Crédits : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona

Source : space