Peut-on développer une addiction aux tatouages ?

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Au moment de faire un premier tatouage, il est fréquent que certaines personnes mettent en garde le futur tatoué au sujet d’une potentielle addiction. Est-il réellement possible d’être accro aux tatouages ?

Une journaliste s’est penchée sur la question

Selon les statistiques de 2018, 46 % des Étasuniens ont un tatouage, pas moins de 30 % en ont deux ou trois, et 19 % au moins quatre. Et s’il était possible d’être accro au tatouage et de vouloir s’en faire faire toujours plus pour cette raison ? La journaliste Aly Semigran – qui s’est déjà fait tatouer à trois reprises – est à l’origine d’un article publié récemment sur le site Mic.

L’intéressée a notamment interrogé le docteur Mark Griffiths, professeur de dépendance comportementale à l’Université de Nottingham (Royaume-Uni). Selon l’expert, être dépendant à une pratique nécessite de remplir certains critères, et ce peu importe la nature de ladite pratique.

tatouage
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Tatouage et dépendance ?

Selon Mark Griffiths, pour être considérée comme réellement accro, la personne doit placer le tatouage en tête de ses priorités. Cette pratique doit même devenir la chose la plus importante dans son existence. Par ailleurs, se faire tatouer ou non doit être à l’origine d’importants changements d’humeur. L’expert évoque également la sensation de manque, la rechute relevant de l’imprévu ou encore une hostilité envers les personnes qui seraient contre ou qui voudraient prévenir le tatoué.

Pour l’expert, il s’avère qu’il est impossible d’entrer dans ce genre de considérations concernant le tatouage. Mark Griffiths donne l’exemple d’un individu accro à l’alcool. Celui-ci voudra régulièrement sa « dose » pour s’apaiser, une pratique qui peut s’avérer ultra fréquente. Pour le tatouage, il est difficile d’établir une telle comparaison étant donné qu’il est impossible de se faire tatouer aussi souvent. De plus à un moment donné, il sera compliqué de trouver de la place sur la peau ! L’expert estime aussi que dans le cas des personnes appréciant vraiment le tatouage, passer fréquemment sous l’aiguille pourrait causer des problèmes d’ordre financier et/ou émotionnel.

La journaliste a également consulté la psychologue Tracy Alderman. Cette dernière affirme que vouloir se faire faire de nouveaux tatouages ne peut pas être mis en lien avec le fait de vouloir se faire du mal. Cela vaut également pour la volonté de se faire un nouveau piercing. S’il s’agit bien d’une pratique douloureuse, la psychologue estime que le processus à l’œuvre ne peut être comparé à une pratique telle que l’auto-scarification qui peut être assimilée à une sorte d’addiction.

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