Présent dans de très nombreux domaines, le pétrole est consommé en masse. La tendance n’est d’ailleurs pas à la baisse, puisque la barre des 100 millions de barils de pétrole par jour a été franchie en fin d’année 2018. Ceci laisse perplexe concernant la sortie du pétrole, souvent évoquée et qui s’annonce comme une entreprise très compliquée.
Une consommation en hausse
Le pétrole est plus que jamais consommé en très grande quantité. Preuve en est le franchissement fin 2018 de la barre des 100 millions de barils par jour. Cela équivaut à 15,9 milliards de litres ou 6 400 piscines olympiques. Des statistiques publiées par Total – qui a gagné 13,8 milliards de dollars en 2018 – donnent les chiffres de la consommation par pays en 2016 et 2017. En 2016, la consommation mondiale était de 96,488 millions de barils par jour, et en 2017 celle-ci est passée à 98,186 (évolution de 1,8%). Pourtant en 2008, la consommation mondiale ne représentait que 87 millions de barils par jour, selon Novethic.
Il faut savoir que la plupart des pays augmentent ou stabilisent leur consommation en pétrole, tandis que certains observent de légères baisses. Quoi qu’il en soit, cette tendance ne correspond absolument pas aux attentes en matière de transition énergétique. Par ailleurs, les pays en voie de développement voient leur consommation exploser avec la hausse du pouvoir d’achat.

Crédits : Planète Énergies
Qui est responsable ?
L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) a estimé que la demande en pétrole va continuer d’augmenter à raison d’un million de barils par jour jusqu’en 2025, puis de 250 000 par jour jusqu’en 2040. Or, ces estimations prennent déjà en compte le développement des véhicules électriques, le recours aux énergies renouvelables ainsi que l’optimisation des moteurs thermiques incarnant les « atténuateurs ».
En revanche, les « contributeurs » font réellement office de poids lourds : pétrochimie, transport routier lourd, aviation et secteur maritime. Un point positif se remarque tout de même concernant le secteur énergétique, qui devrait réduire sa consommation de pétrole d’ici 2040.
Une industrie qui gagne de l’argent
Après la crise de 2014-2016 ayant vu le cours du pétrole s’effondrer (de 120 à 30 dollars), les cours se sont ensuite stabilisés autour de 60-70 dollars. Ayant certainement appris sa leçon, l’industrie pétrolière est parvenue à abaisser son point mort par une rationalisation de ses process. Ainsi, les sociétés exploitantes gagnent désormais de l’argent avec un baril à seulement 50 dollars minimum, contre 80 auparavant.
Par ailleurs, si les coûteux forages en mer ont baissé de 4 % en 2018, les forages à terre ont augmenté de 7%, dont une grande partie est incarnée par le pétrole de schiste américain. Ceci arrange évidemment les États-Unis, pays qui selon l’Agence Internationale de l’énergie deviendra exportateur net dès 2020. Ceci est particulièrement étonnant dans la mesure où ce pays – le plus gros consommateur de pétrole au monde avec environ 20% des parts – est importateur depuis 1953 !
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