Pourquoi les petites espèces sont-elles favorisées lors des extinctions massives

Crédits : Ajale/Pixabay

Une récente étude nous montre que suite à une extinction massive, les espèces les plus petites sont les plus nombreuses à survivre.

En cas de chaos, il fait bon être petit. C’est en tout cas ce qui ressort de cette étude publiée par les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie. Une conclusion déjà étayée, mais encore largement débattue.

Pour affirmer leurs dires, les chercheurs ont analysé les fossiles de poissons datés de -419 à -323 millions d’années, période qui couvre l’une des grandes périodes d’extinction qu’a connu la Terre, le dévonien, il y a environ 360 millions d’années. 97 % des vertébrés avaient alors été rayées de la carte. « La plupart des poissons qui peuplaient les océans à l’époque mesuraient au moins un mètre de long », explique Lauren Sallan, chercheuse et co-auteur de l’étude. « Mais après l’extinction, la plupart des espèces ne mesuraient plus que la taille d’une sardine ». Mais comment expliquer cette réduction de la taille corporelle chez les vertébrés après une extinction de masse ?

Selon l’équipe de chercheurs, lors d’une période d’extinction, la sélection naturelle favorise les animaux les plus petits. En effet, les petits poissons, en bas de la chaîne alimentaire, se reproduisent vite et beaucoup. Pour les gros, à l’abri de la prédation, c’est l’inverse, et ces derniers doivent atteindre une certaine taille et un certain âge afin de pouvoir assurer la descendance ce qui, en cas de chaos, n’est pas franchement un avantage. Les plus grosses espèces finissent par mourir, laissant la place aux plus petits poissons qui eux, s’empressent de coloniser les océans.

Une fois l’environnement stable, la loi de Cope reprend alors le relais. La sélection naturelle offre donc un avantage aux individus les plus gros tant dans la conquête de partenaires sexuels que dans la résistance à la prédation. Mais il faudra alors plusieurs millions d’années pour que cette sélection progressive fasse émerger de nouveau des géants des mers. Vous savez, comme ceux qui sont actuellement traînés à l’arrière de bateaux de pêche.

Sources : S & A, ScienceMag