La peste d’Athènes, une mystérieuse épidémie non résolue

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Un tableau de Michiel Sweerts de 1652 qui ferait référence à la mystérieuse épidémie d'Athènes. Crédits : Public Domain, Los Angeles County Museum of Art

Les épidémies sont une source de préoccupation majeure pour l’humanité depuis des siècles. Certaines ont été présentes pendant des décennies, tandis que d’autres sont des flambées plus récentes qui continuent de se propager et de causer des souffrances à des populations entières. Généralement, la source de ces événements est bien comprise. Cependant, malgré les avancées dans la médecine, certaines de ces épidémies sont encore non résolues. C’est notamment le cas de la peste d’Athènes, dont il faut se méfier du nom.

Cette épidémie aurait pris racine à l’extérieur de la ville, probablement en Éthiopie ou en Égypte, avant de se propager le long des routes commerciales vers Athènes au cours de l’été de 430 av. J.-C. Les premiers symptômes de la maladie comprenaient une fièvre élevée, des frissons, des nausées et des vomissements suivis d’une toux sévère, d’une diarrhée et de taches rouges sur la peau. Le plus souvent, les victimes succombaient dans les sept à dix jours suivant leur apparition.

L’épidémie eut un impact dévastateur sur la ville, tuant environ 100 000 personnes, soit un quart de la population de l’époque, y compris le célèbre général Périclès, considéré comme l’un des plus grands dirigeants d’Athènes et souvent appelé le « premier citoyen » de la ville. En conséquence, la ville fut considérablement affaiblie, en particulier sur le plan militaire. Ses derniers habitants auraient été également confrontés à des problèmes de famine.

Une origine encore discutée

La cause exacte de la peste d’Athènes reste inconnue. Bien que l’on ait longtemps pensé à une souche particulièrement virulente de la bactérie Yersinia pestis, également responsable de la peste bubonique qui frappa l’Europe au Moyen Âge (d’où le nom « Peste d’Athènes »), cette théorie est depuis tombée en disgrâce. Certains ont également évoqué la fièvre typhoïde ou une apparition précoce d’Ebola. Cependant, aucune de ces propositions n’a été étayée par des preuves suffisantes.

Il est possible que la peste d’Athènes ait été causée par une combinaison de facteurs, tels que la malnutrition, les conditions sanitaires précaires et une épidémie de fièvre hémorragique virale. Des études archéologiques récentes ont également révélé la présence de salmonelles dans les restes humains de cette période, ce qui suggère que cette bactérie aurait pu jouer un rôle dans la maladie.

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La bactérie de la peste bubonique, photographiée le 15 janvier 2003. Crédits : CDC

Toujours est-il que la cause exacte de la peste d’Athènes fait toujours l’objet de débat parmi les historiens et les scientifiques. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que cette épidémie a eu un impact dévastateur sur la ville, mais également sur l’ensemble du monde grec, contribuant à la fin de l’âge d’or d’Athènes.