Un nouveau cas de peste bubonique confirmé en Mongolie-Intérieure

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La bactérie de la peste bubonique, photographiée le 15 janvier 2003. Crédits : CDC

Les autorités sanitaires de Mongolie-Intérieure, une région autonome de la Chine, ont déclenché ce dimanche une alerte de niveau 3 après qu’un agriculteur local a contracté la peste bubonique.

Si le monde lutte actuellement contre un nouveau virus, de vieilles menaces planent toujours au-dessus de nos têtes et ne demandent qu’à ressurgir. En témoigne ce nouveau rapport de cas.

Dans la région chinoise de Mongolie-Intérieure, un berger suspecté d’avoir contracté la peste bubonique aurait en effet été hospitalisé ce dimanche dans la ville de Bayannur. Les responsables de la santé de la ville ont rapidement confirmé le diagnostic. Le patient est aujourd’hui dans un état stable.

Éviter les marmottes

Suite à ce rapport, la Commission sanitaire de la ville a tout de même décidé d’émettre une alerte de troisième niveau (sur une échelle de quatre), exhortant la population à ne plus chasser, consommer ou transporter d’animaux sauvages susceptibles d’être porteurs de la bactérie.

En outre, il a également été demandé aux gens de signaler tout rongeur mort ou malade. Ces mesures de prévention doivent normalement courir jusqu’à la fin de l’année, selon le New-York Times, dans le but de prévenir toute propagation de la maladie.

Le bacille de la peste est généralement transmis par les puces infectées par les rongeurs. Mais en Mongolie-Intérieure, les marmottes se présentent comme le principal réservoir.

La période d’incubation est de deux à six jours. Côté symptômes, des frissons et de la fièvre apparaissent rapidement, accompagnés de douleurs musculaires et articulaires, de maux de tête et d’une sensation de grande fatigue.

Dans les 24 premières heures, le patient ressent également une douleur localisée au niveau d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques, à proximité de l’endroit où la puce a introduit le bacille.

Rappelons que deux Mongols sont décédés de la peste en mai 2019 après avoir consommé des reins de marmotte crus. Le décès de ce couple, membre de la minorité kazakhe, avait entraîné la mise en quarantaine de la zone dans la province de Bayan-Ulgii, frontalière avec la Russie et la Chine.

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En Mongolie, la marmotte est suspectée de transmettre la bactérie responsable de la peste bubonique. Crédits : Joergelman / Pixabay

Une maladie tristement célèbre

Pour rappel, la bactérie incriminée, Yersinia pesti, n’est autre que celle qui a provoqué la peste noire au Moyen Âge (au moins 25 millions de victimes). Il y a quelques mois d’ailleurs, des chercheurs ont découvert un nouveau charnier en Angleterre, révélant au moins 48 corps de personnes victimes de cette épidémie mortelle.

Rappelons enfin que si la prise d’antibiotiques, délivrés assez tôt, permet d’en guérir, la peste bubonique tue toujours. Entre 2010 et 2015, plus de 3 000 personnes ont en effet contracté la peste et 584 en sont mortes, d’après les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Madagascar, la République démocratique du Congo et le Pérou sont les foyers les plus actifs.