Les cellules souches joueraient un rôle clé dans la perte de cheveux

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Sur la brosse ou le peigne, dans la douche, en passant la main dans la chevelure… Dans un sondage IFOP de 2015, trois Français sur quatre (76%) non atteints de calvitie ont déclaré perdre leurs cheveux. Par ailleurs, après 65 ans, trois hommes sur dix souffrent d’alopécie androgénétique (ou calvitie). De manière générale, on constate donc bien souvent une perte de densité avec l’âge, tant chez l’homme que chez la femme. Or, la science s’est depuis longtemps penchée sur le phénomène de perte de cheveux liée à l’âge, tant pour en comprendre l’origine que pour la traiter. D’après les nombreuses études menées, se concentrer sur les cellules souches semble être la solution qui offre le meilleur espoir de traitement.

La procédure de greffe de cheveux est en effet une procédure parfois coûteuse et invasive. Quant aux médicaments, le finastéride utilisé dans le cas d’alopécie androgénétique chez l’homme peut induire des effets secondaires tels qu’une perte de libido et une dysfonction érectile alors que le minoxidil peut entraîner une hypertrichose. Aujourd’hui, les chercheurs semblent donc plutôt se pencher sur les solutions alternatives, et notamment en se concentrant sur les cellules souches.

Les cellules souches, directement liées à la perte de cheveux

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Pendant des décennies, les chercheurs se sont toujours concentrés sur les kératinocytes, des cellules constitutives de l’épiderme et des phanères (poils, cheveux…). Toutefois, dans le cadre d’une étude menée par l’Université de Calgary (Canada), l’équipe de chercheurs s’est quant à elle intéressée à un petit groupe cellulaire présent dans les follicules pileux et dans les cellules souches de la peau : les fibroblastes. Et d’après eux, ces fibroblastes seraient les principaux responsables de la perte de cheveux liée à l’âge.

En étudiant le poil clairsemé de souris âgées, ils ont en effet remarqué que les cellules souches de fibroblastes avaient perdu leur fonction régénératrice ou dysfonctionnaient. « Elles n’étaient plus assez nombreuses pour régénérer les fibroblastes. Résultat : les fibroblastes et les follicules pileux ont commencé à se miniaturiser et n’étaient plus capables de produire des poils. », explique Biernaskie, à la tête de l’équipe de recherche.

Rappelons que les fibroblastes sont importants, car ils envoient des messages aux kératinocytes pour les forcer à se diviser, et ce faisant, orchestrer les cycles de croissance des follicules pileux permettant la production de nouveaux poils. Lorsque les fibroblastes se raréfient, le « signal » devient alors trop faible pour parvenir aux kératinocytes et maintenir le processus de pousse capillaire. Pour Jeff Biernaskie : « si nous voulons un jour réussir à prévenir la perte de cheveux ou refaire pousser ceux qui sont déjà en train de tomber, nous devons travailler à préserver la fonction de ces cellules souches qui se trouvent dans les follicules capillaires« .

Jeff Biernaskie université calgary
L’équipe de Jeff Biernaskie a démontré que les cellules souches dermales dans le follicule pileux peuvent être responsables d’une perte de cheveux. Crédits : Faculté de médecine vétérinaire de Calgary

Contrer la perte de cheveux, mais pas seulement !

Cette découverte peut permettre d’orienter plus précisément les futures recherches sur la perte des cheveux. Les scientifiques de l’université Calgary espèrent notamment trouver un moyen d’empêcher cette dégénérescence en bloquant certaines mutations génétiques se produisant directement au sein des cellules souches dans les fibroblastes.

Ils estiment par ailleurs que cela aura des implications plus larges. En effet, Wisoo Shin, auteur principal de l’étude, souligne que des fibroblastes similaires se retrouvent dans la plupart de nos organes, maintenant leur intégrité et en favorisant la régénération de tissus. Trouver un moyen de favoriser un autorenouvellement pour produire de nouveaux fibroblastes fonctionnels jusqu’à un âge avancé offre donc également l’espoir de pouvoir traiter certaines blessures et aider la peau à se régénérer.