Les personnes dépressives plus susceptibles de croire à la désinformation autour de la Covid-19 ?

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Dernièrement, des chercheurs ont mené une étude en partant du principe que certains traits psychologiques pourraient caractériser les personnes qui croient davantage aux fausses informations autour de la Covid-19. Les scientifiques ont ciblé leurs recherches du côté d’un trouble en particulier : la dépression.

Un lien entre désinformation et dépression

Depuis l’arrivée du coronavirus SARS-CoV-2, les fake news ont été légion principalement sur les réseaux sociaux, notamment concernant les masques et les vaccins. En France, ce phénomène a été symbolisé par Hold-Up, un « documentaire » qui prétendait dévoiler une conspiration mondiale autour de la pandémie de Covid-19. Et si croire à ce genre de fake news mettait en avant certains traits psychologiques chez les personnes concernées ? Publiée sur la plateforme JAMA Network Open le 21 janvier 2021, une étude pilotée par l’école de médecine de l’Université de Harvard (États-Unis) a en effet établi un lien avec la dépression.

Selon les scientifiques, les individus avec des symptômes dépressifs modérés ou graves sont plus susceptibles de croire à la désinformation en lien avec les vaccins. En revanche, ils affirment ne pas avoir identifié de relation de cause à effet. Cette conclusion découle simplement d’efforts plus importants pour tenter de comprendre les mécanismes occasionnant l‘acceptation et de diffusion de la désinformation.

« Bien que nous ne puissions pas conclure que la dépression a causé cette susceptibilité, l’examen d’une deuxième vague de données nous a au moins indiqué que la dépression est survenue avant la désinformation. Autrement dit, la désinformation n’a pas rendu les gens plus déprimés », a affirmé Roy H. Perlis, principal auteur de l’étude.

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Crédits : pixel2013 / Pixabay

Des niveaux de dépression trois fois plus élevés

L’étude portait sur 15 464 adultes provenant des quatre coins des États-Unis et ayant la particularité d’être atteints de dépression. Les chercheurs disent avoir observé le phénomène suivant : les personnes plus susceptibles d’être en accord avec la désinformation sont moins enclines à se faire vacciner. Ces mêmes personnes peuvent également manquer de croyances optimistes, ce qui pourrait leur faire sous-estimer les bénéfices de la vaccination.

Ces travaux ont également permis de découvrir que les niveaux de dépression étaient au moins trois fois plus élevés qu’avant la pandémie de Covid-19. Le fait est que ces deux années de pandémie ont clairement facilité les manifestations d’anxiété, de stress et de dépression chez de nombreuses personnes. Rappelons qu’en janvier 2022, l’INSERM et l’Université de Bordeaux en France ont dévoilé une enquête sur l’état de la situation actuelle des étudiants. Aujourd’hui, environ 37% des étudiants souffrent de troubles dépressifs, 27% d’anxiété et 13% ont même eu des pensées suicidaires.