La personnalité des participants pourrait fausser les études de psychologie

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Les recherches dans le domaine de la psychologie sont légion. Toutefois, une question se pose : à quel point peut-on se fier à ces études ? Selon une équipe de chercheurs polonais, ces recherches auraient de grandes chances d’être faussées.

Des volontaires à la recherche d’une assistance ?

Régulièrement, des études sont publiées pour faire avancer le vaste domaine de la psychologie. Ces dernières années, des recherches ont par exemple notamment concerné la surprenante capacité du « post-it » à persuader, la psychologie autour des émojis ou encore les effets des e-mails impolis ou agressifs. Dans un article publié dans The Conversation le 14 mars 2023, un sujet crucial a cependant été abordé. Et si les études en psychologie étaient tout simplement faussées ?

Rappelons tout d’abord que ce type d’études repose sur des questionnaires et des volontaires pour y répondre, dont les motivations peuvent varier. Certains sont davantage attirés par la rémunération et d’autres ne semblent pas avoir de raison apparente. Néanmoins, une équipe de psychologues de l’Université Maria Grzegorzewska de Varsovie (Pologne) ont dévoilé leur hypothèse dans la revue PLOS ONE le 8 mars 2023.

Selon les spécialistes, la participation à ces études pourrait être perçue par les volontaires comme étant un substitut bon marché à une aide professionnelle. Autrement dit, une partie des participants pourrait être en réalité à la recherche d’une assistance, voire dans certains cas d’un diagnostic pour un trouble de la santé mentale.

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Des résultats sans appel

Les chercheurs polonais ont tenté de savoir si les participants étaient davantage enclins à être atteints par des troubles de la personnalité, d’anxiété ou de dépression. Plusieurs études ont été menées en ce sens auprès de 947 volontaires (62 % de femmes). Parmi les volontaires, certains avaient déjà participé à des études en psychologie et d’autres non. Les participants ont donc rempli un document comportant 119 questions basé sur le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) qui concerne une douzaine de troubles différents. Selon les résultats, les volontaires ayant déjà déjà participé à des études de psychologie présentaient des symptômes de trouble de la personnalité, de dépression ou d’anxiété.

Pour Izabela Kaźmierczak, la principale autrice de l’étude, les enquêtes de psychologie représentent donc pour les participants un moyen d’exprimer leur problème. Ainsi, l’étude en question soulève un biais préoccupant d’autosélection, puisque les participants choisissent eux-mêmes les enquêtes auxquelles ils souhaitent participer et que les responsables des études acceptent assez facilement les volontaires. Malheureusement en bout de chaîne, les résultats de ces recherches peuvent être faussés. Selon les psychologues polonais, il demeure tout de même difficile de contrôler les volontaires désirant donner de leur temps pour participer aux enquêtes. Il serait également très malvenu d’inclure une condition dans le recrutement mentionnant clairement une volonté d’éviter les personnes ayant un trouble psychologique.

Enfin, un autre problème a été identifié. En effet, la plupart des études sont menées par des universitaires ayant principalement recours à des étudiants pour constituer leur panel. Or, il est pratiquement impossible d’obtenir des résultats réellement satisfaisants pour une population entière dans le cas où les volontaires sont seulement âgés de 18 à 24 ans.