Le vaisseau transportant le rover Perseverance, en route vers Mars, a connu des difficultés techniques alors qu’il passait dans l’ombre de la Terre, l’obligeant à passer en mode « sans échec ». La NASA se veut tout de même rassurante.
Mars a-t-elle déjà abrité une vie extraterrestre ? C’est la question à laquelle le rover Perseverance va essayer de répondre. Son lancement par une fusée Atlas V de United Launch Alliance a eu lieu ce jeudi 30 juillet à 13h50, heure française, depuis Cap Canaveral en Floride. Son arrivée dans le système martien est prévu pour le 18 février 2021. Il sera alors le cinquième rover à réussir le voyage depuis 1997.
Plusieurs problèmes techniques
En attendant, la NASA s’est fait une petite frayeur. En effet, peu après 20 heures ce jeudi, l’agence a enregistré plusieurs problèmes techniques. Matt Wallace, du Jet Propulsion Laboratory de la NASA et chef de projet adjoint de la mission, vient d’en communiquer les détails.
Premièrement, la proximité du vaisseau spatial avec la Terre juste après le lancement a temporairement saturé les récepteurs de la station au sol du Deep Space Network de la NASA. « Il s’agit d’un problème connu que nous avons rencontré lors d’autres missions planétaires, notamment lors du lancement du rover Curiosity de la NASA en 2011 », explique le chercheur.
L’équipe de Perseverance a dû pointer les antennes légèrement hors de la cible (vaisseau spatial) de manière à ramener le signal dans une plage acceptable. Grâce à ces manoeuvres, les opérateurs ont été en mesure d’obtenir les données de télémétrie du vaisseau, comme prévu.
« Le deuxième problème était un événement transitoire impliquant la température du vaisseau, poursuit Wallace. La mission utilise une boucle de fréon liquide pour amener la chaleur du centre de l’engin vers les radiateurs installés sur la scène de croisière (la partie qui aide à faire voler le rover vers Mars), qui donnent directement sur l’espace ».
Les responsables de mission surveillent constamment la différence de température entre les entrées chaudes et froides des radiateurs. Mais lorsque le vaisseau est entré dans l’ombre de la Terre, la lumière du Soleil a été temporairement bloquée et la température de sortie a chuté.
« Cela a entraîné une augmentation de la différence entre les entrées chaudes et froides des radiateurs, explique le chercheur. Ce différentiel transitoire a déclenché une alarme, amenant finalement l’engin spatial à passer en mode sans échec ». Autrement dit, depuis quelques heures, le vaisseau n’opère qu’en utilisant ses fonctions essentielles.
La NASA se veut rassurante
Ce passage en mode sans échec était plus ou moins prévu. En effet, lors des tests de lancement opérés sur Terre, la NASA n’avait pas été en mesure de simuler le même environnement que celui traversé par le vaisseau au moment de son passage dans l’ombre de la Terre. Les chercheurs ne pouvaient pas non plus s’appuyer sur les données de vol de Curiosity, car sa trajectoire n’avait pas été la même.
« Nous avons donc fixé les limites de différentiel de température de manière prudente, poursuit le chercheur. Selon nous, il est en effet de loin préférable de déclencher un mode sans échec lorsque ce n’est pas nécessaire, plutôt que d’en manquer un ».
Les opérations de vol ont depuis repris comme prévu. « Avec la sortie du mode sans échec, l’équipe se consacre désormais à la croisière interplanétaire, a rassuré Matt Wallace. Prochain arrêt, le cratère Jezero ».