Une enquête lancée au Pérou pour savoir si un dérivé de l’eau de Javel peut traiter le coronavirus

eau de javel
Crédits :Andres Victorero / iStock

Au début de la pandémie de Covid-19 au Pérou, le dioxyde de chlore a été présenté comme un remède miracle contre le coronavirus. Si une enquête vient d’être lancée pour en savoir plus à ce sujet, il faut savoir que ce dérivé de l’eau de Javel comporte en général de sérieux risques pour la santé humaine.

Le dioxyde de chlore, un produit toxique

Depuis l’apparition du coronavirus SARS-CoV-2, de nombreuses « solutions miracles » ont vu le jour çà et là dans le monde. L’exemple le plus loufoque provient sûrement d’Inde où une thérapie à base de bouse de vache fait actuellement fureur. Du côté du Pérou, on apprécie plutôt un dérivé de l’eau de Javel : le dioxyde de chlore. Or, ce produit toxique en cas d’ingestion et d’inhalation est généralement utilisé comme désinfectant ainsi que dans le blanchiment du papier et des tissus.

Comme l’explique VICE US dans un article du 15 mai 2021, les membres du congrès péruvien ont voté une motion assez incroyable. En effet, il est question de la mise en place d’un comité géré par le ministère de la Santé dont la mission sera d’auditionner des scientifiques et autres experts. Ces derniers devront donner des informations sur les potentiels effets positifs du dioxyde de chlore sur les patients Covid-19.

dioxyde de chlore
Crédits : SnappyGoat

La communauté scientifique accusée de désinformation

Le fait est que les médecins avaient déjà expliqué que le dioxyde de chlore était inefficace face au coronavirus et que celui-ci pouvait avoir des conséquences mortelles. Néanmoins, Posemoscrowte Chagua du parti extrémiste Union pour le Pérou est à l’origine de cette motion du congrès. Selon lui, la communauté scientifique fait de la désinformation sur le dioxyde de chlore.

Rappelons au passage que le contexte au Pérou est particulièrement difficile. En effet, il s’agit du pays ayant le plus haut taux de décès Covid-19 par habitant. Selon les critiques, la classe politique du pays entretient la désinformation et va donc à l’encontre de la science. Cette attitude a notamment pour effet de saboter les efforts effectués dans le cadre de la réponse au coronavirus.

Pour Samuel Cosmé, secrétaire général de la Société des spécialistes des soins intensifs du Pérou, la situation du pays est lamentable. Il a par ailleurs condamné la récente décision du congrès ayant déjà eu à traiter des patients dont l’état s’était aggravé après la consommation de dioxyde de chlore. Enfin, rappelons que la classe politique locale a aussi soutenu l’utilisation de l’hydroxychloroquine que l’on connaît bien en France, ainsi que l’ivermectine, un antiparasitaire traitant notamment la gale.