Ils tentent de percer les mystères de Zealandia, le nouveau continent sous-marin

Un navire de recherche se lance dès aujourd’hui à la conquête de Zealandia, ce nouveau continent sous-marin récemment découvert à l’est de l’Australie. Les chercheurs auront deux mois pour en percer les mystères.

Nous savions tous qu’il existait sept continents : l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Océanie et l’Antarctique. Les géologues regroupent néanmoins l’Europe et l’Asie en un supercontinent : l’Eurasie. On dénombrait alors au total six continents géologiques, mais une étude de la croûte terrestre menée il y a quelques mois faisait état d’un septième continent géologique appelé « Zealandia » qui s’est désolidarisé du supercontinent Gondwana il y a 75 millions d’années et caché sous notre nez depuis des millénaires. C’est aujourd’hui l’heure de partir à la « pêche » aux informations.

Près de 95 % de sa surface sont immergés (ses deux principales terres émergées sont la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie). Seuls 25 kilomètres séparent cette masse du continent australien dans la partie la plus étroite, mais la dépression océanique y plonge à 3 600 mètres de profondeur selon les scientifiques. C’est pourquoi une expédition menée par l’Université nationale australienne vient d’être lancée. Le Joides Resolution, un bateau de recherche scientifique utilisé pour les forages en mer, a en effet quitté le port australien de Townsville, dans l’État du Queensland (nord-est) le 28 juillet 2017, pour aller faire des prélèvements afin de mieux comprendre l’évolution géologique de la zone depuis des dizaines de millions d’années.

Crédits : ANU

Au cours de cette expédition, les chercheurs examineront l’anneau de feu du Pacifique, un point chaud pour les volcans et les tremblements de terre. Roches et sédiments prélevés sur place directement seront étudiés à bord, de quoi permettre d’en apprendre davantage sur l’histoire océanographique de la zone ou encore de ses phénomènes climatiques et tectoniques. « À mesure que l’Australie a dérivé vers le nord et que la mer de Tasmanie s’est agrandie, les schémas de circulation ont fluctué, de même que les profondeurs de l’eau autour de la Nouvelle-Zélande », note Jerry Dickens, de l’Université du Texas. « Cette zone a eu une influence importante dans les changements globaux ».

Les principaux acteurs de cette mission affirment que Zealandia serait classé septième après l’Afrique, l’Eurasie, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, l’Antarctique et le continent australien en ce qui concerne la taille. Pour eux, « l’intérêt scientifique de classer Zealandia comme un continent va bien au-delà du simple fait d’ajouter un nom sur une liste », précisent-ils. « Qu’un continent puisse être ainsi immergé, mais pas fragmenté est utile… à la compréhension de la cohésion et la destruction de la croûte continentale ».

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