Des chercheurs ont franchi une étape cruciale dans le projet Human Cell Atlas lancé en 2016, en créant la toute première carte spatiale de tous les différents types de cellules qui composent un ovaire humain. Cette réalisation offre un aperçu détaillé du fonctionnement de cet organe vital et pourrait ouvrir la voie au développement d’ovaires artificiels à l’avenir.
Un atlas des cellules humaines
Le projet Human Cell Atlas est une initiative mondiale lancée en 2016 dans le but de créer une référence complète des cellules humaines. Son objectif est donc principalement de cartographier et de caractériser toutes les cellules qui constituent le corps humain pour mieux comprendre leur fonctionnement, leur interaction, et leur contribution à la santé et aux maladies.
Ce projet repose sur la collaboration entre des chercheurs du monde entier, provenant de divers domaines scientifiques tels que la biologie cellulaire, la génomique, la bio-informatique et la médecine. En utilisant des techniques avancées de séquençage génétique, d’imagerie cellulaire et de bio-informatique, les scientifiques travaillent de concert pour cartographier et analyser les milliards de cellules qui composent le corps humain.
Cette initiative révolutionnaire offre un potentiel considérable pour faire progresser notre compréhension des processus biologiques fondamentaux, des mécanismes de la maladie et des traitements médicaux. Depuis son lancement, des découvertes extraordinaires ont été réalisées, allant notamment de la complexité interne du cerveau humain à l’observation de la croissance des doigts et des orteils.
Récemment, cet atlas a permis aux scientifiques de bénéficier d’une vision approfondie du fonctionnement des ovaires, ainsi que des problèmes potentiels associés.
Vers la création d’ovaires artificiels
Dans le détail, il est bien connu que les femmes naissent avec tous les ovules qu’elles auront jamais. Cependant, la majorité des structures productrices d’ovules, appelées follicules, n’en produisent jamais. Jusqu’à présent, les raisons de ce phénomène sont restées en grande partie mystérieuses.
Grâce à une technique innovante appelée transcriptomique spatiale, une équipe de l’Université du Michigan a toutefois pu analyser le tissu ovarien jusqu’au niveau de la cellule individuelle. En se concentrant sur les follicules producteurs d’ovules, ils ont alors examiné les modèles d’expression génique qui permettent à certains follicules de réussir là où tant d’autres échouent.
Cette recherche a ouvert la voie à des possibilités passionnantes. En comprenant quels gènes sont exprimés dans les ovules, les scientifiques pourraient potentiellement altérer ces gènes pour créer des follicules fonctionnels. Cette avancée pourrait alors conduire au développement d’ovaires artificiels qui pourraient être réimplantés dans le corps, offrant ainsi une solution prometteuse à l’infertilité.

Actuellement, une version de cette procédure existe, mais elle présente des limites importantes. Les tissus ovariens congelés pour protéger contre certains traitements médicaux peuvent en effet être réimplantés pour restaurer temporairement la production d’ovules, mais la plupart des follicules ne survivent pas au processus. La création d’ovaires artificiels fonctionnels pourrait donc représenter une amélioration significative de cette technique.
Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science Advances.