L’actuelle pĂ©nurie de composants risque d’impacter les lancements de satellites

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Crédits : Ivan-balvan / iStock

Alors que la pandĂ©mie de Covid-19 continue d’impacter de nombreux pays, la pĂ©nurie de composants Ă©lectroniques se poursuit elle aussi. Elle implique ainsi divers secteurs et pourrait Ă©galement toucher le domaine spatial, dont les fabricants de satellites.

Les géants du secteur plus solides que les petits

Depuis plusieurs mois, une pĂ©nurie de semi-conducteurs dĂ©stabilise l’industrie mondiale. Ceci s’explique par des alĂ©as de production et la hausse de la demande elle-mĂŞme dont une des raisons n’est autre que le nombre croissant de personnes en tĂ©lĂ©travail Ă  cause de la situation sanitaire actuelle. Alors que certains pays sont en passe de voir le bout du tunnel en ce qui concerne le coronavirus, la crise n’est pas vraiment terminĂ©e et la pĂ©nurie de composants non plus. En avril 2021, nous Ă©voquions l’impact de cette pĂ©nurie sur diffĂ©rents secteurs comme l’automobile, les tĂ©lĂ©phones portables, les consoles de jeux vidĂ©o et les appareils Ă©lectromĂ©nagers. Toutefois, comme l’explique SpaceNews dans un article du 16 juin, le domaine spatial pourrait Ă©galement souffrir durablement de cette crise. Et si les sociĂ©tĂ©s importantes devraient rĂ©sister non sans difficultĂ©, les plus petites structures sont les plus exposĂ©es.

Citons par exemple Airbus, en contrat avec OneWeb pour la mise en place d’une constellation de satellites. Le gĂ©ant europĂ©en doit rĂ©gulièrement livrer des instruments. Ainsi, les commandes de semi-conducteurs sont tout aussi rĂ©gulières pour pouvoir maintenir la cadence. Toutefois, Airbus comme d’autres grands noms tels que Boeing ou encore Lockheed Martin passent en prioritĂ©, de par le statut. Le fait est que ces les poids lourds du secteur achètent des composants en très grande quantitĂ©, si bien que les fournisseurs leur garantissent des stocks. De plus, la survie de ces sociĂ©tĂ©s est potentiellement garantie par certaines aides gouvernementales.

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Crédits : ONEWEB LTD

En revanche, les plus petites structures comme le français Actia sont plus en difficultĂ©. SpĂ©cialisĂ©e dans la crĂ©ation de composants Ă©lectroniques, cette sociĂ©tĂ© a fait face Ă  une baisse de son chiffre d’affaires en mai 2021. D’autres sociĂ©tĂ©s de faible envergure ont toutefois rĂ©ussi Ă  se prĂ©munir en stockant un grand nombre de semi-conducteurs avant que la pandĂ©mie de Covid-19 ne s’installe.

Un impact global en cas de pénurie durable

Le plus gros souci rĂ©side dans le fait que chaque retard concernant des projets en lien avec l’Espace peut se dĂ©multiplier. Quand une sociĂ©tĂ© ou une agence dĂ©sire placer un satellite en orbite, elle doit trouver une fusĂ©e. Or, les lancements sont très onĂ©reux et les dĂ©lais très variables. Citons Ă©galement la nĂ©cessitĂ© d’Ă©tablir un programme, de trouver la fenĂŞtre de lancement idĂ©ale, etc. Par exemple, rater une fenĂŞtre de lancement pour un satellite pourrait signifier un report de deux ans.

Dans le cas des missions scientifiques prioritaires que les gouvernements soutiennent, il y a pour l’instant peu Ă  craindre. Toutefois, les entreprises commerciales effectuant quelques lancements çà et lĂ  pourraient ĂŞtre très durement impactĂ©es. En revanche, dans le cas oĂą la pĂ©nurie s’installe durablement, le secteur dans son ensemble devrait subir des dĂ©gâts importants.

Les premiers effets indĂ©sirables se font d’ailleurs dĂ©jĂ  sentir avec notamment une hausse des prix. En effet, la raretĂ© progressive des semi-conducteurs se paie et cela pourrait avoir des effets indĂ©sirables sur les budgets des agences spatiales dans un futur proche.