Les ovnis – ou phénomènes anormaux non identifiés (UAP) – font l’objet d’une grande attention depuis plusieurs années de la part du gouvernement américain, notamment en raison de témoignages très médiatisés. Afin de faire la lumière sur le sujet, ainsi que sur la menace extraterrestre potentielle pesant sur les États-Unis, le sous-comité de la Chambre des représentants sur la sécurité nationale à la frontière et les affaires étrangères a tenu ce mercredi une audience à Washington. Voici les différents points à retenir.
Trois témoins clés ont témoigné à l’audience : Ryan Graves, David Fravor et David Grusch. Les deux premiers sont d’anciens pilotes de la marine américaine. Le troisième est vétéran militaire américain décoré et officier du renseignement du Pentagone.
Dans son allocution d’ouverture, Glenn Grothman, représentant républicain du Wisconsin à la Chambre des représentants, a dans un premier temps appuyé sur la nécessité d’exiger de la transparence de la part du ministère de la Défense. Faisant écho à ces remarques liminaires, le représentant démocrate Jared Moskowitz a de son côté ajouté que le public américain avait « le droit d’en savoir plus sur les technologies d’origine inconnue, l’intelligence non humaine et les phénomènes inexplicables« .
Un programme de récupération et de rétro-ingénierie
Suite à ces déclarations liminaires, le témoin David Grusch a affirmé qu’il avait été informé de l’existence d’un programme de récupération et de rétro-ingénierie en cours depuis plusieurs décennies, et qu’il s’était vu refuser l’accès à celui-ci, ce qui l’a incité à endosser le rôle de lanceur d’alerte en déposant une plainte.
Grusch, qui a été membre de l’éphémère groupe de travail UAP du Pentagone de 2019 à 2021, a également déclaré au comité que sa plainte était basée sur des informations reçues de « personnes ayant une longue expérience au service de ce pays et une grande légitimité, dont beaucoup ont également partagé des preuves convaincantes sous forme de photographies, de documents officiels et de témoignages oraux classifiés à moi-même et à plusieurs de mes divers collègues« .
Autrement dit, Grusch a affirmé que le Pentagone avait créé un programme visant à récupérer des véhicules techniques d’origine extraterrestre dans le but de les reproduire.
Le représentant Tim Burchette (Tennessee) a ensuite demandé à Grusch s’il y avait déjà eu une campagne active de désinformation du gouvernement américain pour nier l’existence de phénomènes aériens non identifiés. Grusch a affirmé qu’il y avait effectivement eu une telle campagne, mais a déclaré qu’il ne pouvait rien ajouter au-delà de ce qu’il avait déjà dit publiquement.
Le représentant Eric Burlison (Missouri) a de son côté interrogé Grusch sur certaines de ces déclarations précédentes. « Vous avez dit que les États-Unis avaient des vaisseaux spatiaux intacts. Vous avez aussi dit que le gouvernement avait des corps extraterrestres. Avez-vous vu de tels vaisseaux ? […] Avez-vous vu l’un des corps ?« , a-t-il demandé. « Ce n’est pas quelque chose dont j’ai moi-même été témoin« , a répondu Grusch.
Des apparitions routinières
Dans son témoignage, Ryan Graves a quant à lui déclaré au comité que les UAP étaient grandement sous-déclarés dans l’espace aérien américain. « Ces observations ne sont ni rares ni isolées. Elles sont routinières« , a-t-il déclaré. « Les équipages militaires et les pilotes commerciaux (des observateurs formés dont la vie dépend d’une identification précise) sont fréquemment témoins de ces phénomènes« .
Selon lui, des pilotes opérant sur la côte est des États-Unis auraient notamment été témoins d’objets qui semblaient rester immobiles face à des vents aussi forts que ceux observés lors d’un ouragan avant d’accélérer soudainement à des vitesses supersoniques.
Malgré la nature extraordinaire de ces observations et leur proximité avec l’espace aérien militaire américain, Graves a déclaré que lui et ses collègues ont toujours hésité à les signaler par crainte d’être stigmatisés. Les potentielles répercussions professionnelles décourageraient en effet de nombreux témoins.
Dans le cadre de son témoignage, l’ancien pilote de F/A-18 David Fravor aurait de son côté déclaré au comité être préoccupé par le manque de surveillance du gouvernement en ce qui concerne le traitement ou le travail sur des engins de type extraterrestre. Face à la question de savoir si les UAP constituaient ou non une menace potentielle pour la sécurité nationale des États-Unis, Fravor a également répondu un « oui » définitif, ajoutant que « la technologie à laquelle nous étions confrontés était de loin supérieure à tout ce que nous avions ».
Enfin, au cours de leur interrogatoire, les trois témoins ont déclaré qu’il est possible qu’une forme de vie extraterrestre s’intéresse aux capacités nucléaires américaines, teste les vulnérabilités des systèmes de défense aérienne ou effectue des reconnaissances dans l’espace aérien américain.