Il y a peu, les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir envoyé dans l’espace une arme inconnue qui serait alignée sur la position d’un satellite gouvernemental. Selon les responsables américains, cet objet, placé en orbite terrestre basse, serait une arme antisatellite.
Russie – États-Unis : le satellite de la discorde
Si la rivalité entre les États-Unis et la Russie dans l’espace ne date pas d’hier, les premiers s’inquiètent assez souvent des manœuvres des seconds. Dernièrement, plusieurs sites et autres chaines comme ABC News, la BBC ou encore Futurism ont notamment relaté des accusations en provenance du Pentagone. Le 16 mai 2024, la Russie a lancé depuis le cosmodrome de Plesetsk un objet inconnu qui serait capable d’attaquer d’autres satellites, autrement dit une arme antisatellite. Or, l’objet en question, baptisé Cosmos 2576, se trouve sur la même orbite qu’un satellite du gouvernement américain, à savoir l’orbite terrestre basse.
« Évidemment, c’est quelque chose que nous continuerons à surveiller. Nous pouvons dire que nous avons la responsabilité d’être prêts à protéger et défendre le domaine spatial et d’assurer un soutien continu et ininterrompu à la force conjointe et combinée. Et nous continuerons à équilibrer la nécessité de protéger nos intérêts dans l’espace avec notre désir de préserver un environnement spatial stable et durable« , a déclaré le major général Patrick S. Ryder, porte-parole du Pentagone.
Aucune preuve pour l’instant
Il faut savoir que ce projet de satellite avait déjà été dénoncé par la Force spatiale des États-Unis (USSF) en novembre 2023. Le sergent-major chef Ron Lerch avait évoqué de possibles collisions volontaires entre satellites provoquées par des « pays rivaux » à l’aide de « véhicules tueurs cinétiques« . Début 2024, des responsables de la Défense des États-Unis affirmaient également que la Russie travaillait à l’élaboration d’une arme spatiale nucléaire.
Que ces déclarations soient exactes ou non, de telles armes entreraient en contradiction avec le traité sur l’espace de 1967. Ce dernier stipule en effet qu’aucun pays ne doit déployer des armes nucléaires ou tout autre type d’arme de destruction massive dans l’espace extra-atmosphérique.
Du côté russe, des responsables tels que le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov ont botté en touche. L’intéressé a notamment déclaré ne pas vouloir répondre aux accusations des États-Unis et que le programme spatial russe se déroulait comme prévu, avec de nouveaux satellites qui ont différents rôles à jouer. Si le vice-ministre a également évoqué des dispositifs visant à renforcer la capacité de défense russe, il a aussi affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une nouveauté en soi.