Une personne munie de son détecteur de métaux est récemment tombée sur un pendentif en argent en forme de pénis dans le Kent, en Angleterre. Selon les archéologues, cet artéfact vieux d’environ 1 800 ans était probablement porté autour du cou pour protéger du malheur.
Les Romains et les pénis
À une époque où les humains luttaient contre les maladies de manière plus « mystique », les anciens Romains se concentraient sur une solution qui pourrait surprendre de nos jours : des amulettes et autres pendentifs en forme de pénis géants. Le pouvoir fertile d’un phallus, pensait-on, permettait de conjurer le sort. Les enfants en portaient également. À cette époque, et particulièrement dans le monde romain, ces derniers étaient en effet très vulnérables aux maladies. D’après le Journal of Interdisciplinary History, près de la moitié d’entre eux ne passaient pas l’âge de cinq ans. Accessoirement, les jeunes hommes les portaient également pour indiquer leur statut social (esclaves ou libres).
Ce nouveau pendentif mesure environ trois centimètres de long. Un petit anneau en haut permet de faire passer une ficelle. D’après les analyses, il remonterait à une époque où les Romains contrôlaient l’Angleterre (entre 42 et 410 apr. J.-C.).
Le choix du matériau
Alors que de telles amulettes en forme de pénis étaient fréquemment utilisées et exposées dans toute la Grande-Bretagne romaine, elles étaient généralement en alliage de cuivre. Celle-ci est en argent. « Étant un métal de meilleure qualité que l’alliage de cuivre, l’argent a peut-être été pensé pour renforcer les capacités de protection du phallus« , suppose Lori Rogerson, du Portable Antiquities Scheme (PAS). « Nous savons que les enfants étaient protégés par ces dispositifs apotropaïques (ayant le pouvoir d’arrêter le mal) et les preuves archéologiques suggèrent que leur utilisation en Grande-Bretagne était très populaire au sein de l’armée romaine. »
Il est également possible que le ou la propriétaire de ce bijou ait eu simplement assez d’argent pour s’offrir un métal de meilleure qualité. « Le choix de l’argent comme matériau peut en effet être motivé par de nombreuses raisons, dont l’une est simplement parce que le porteur peut se le permettre. Le pendentif devient alors également un objet d’exposition« , souligne Rob Collins, de l’Université de Newcastle.
Le pendentif a été découvert en décembre 2020 par une certaine Wendy Thompson, qui a immédiatement signalé sa découverte au Portable Antiquities Scheme. Il s’agit d’un programme géré par le British Museum et le National Museum Wales qui suit les découvertes faites par les archéologues amateurs équipés de détecteurs de métaux. L’artéfact sera probablement exposé dans la collection d’un musée britannique au cours de ces prochaines années en vertu du Treasure Act.