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Et si on arrĂȘtait de peindre les avions pour un meilleur rendement ?

Crédits : aapsky / iStock

En rÚgle générale, les compagnies aériennes font trÚs attention au poids de leurs avions. Pourtant, la peinture présente sur les appareils les alourdit assez significativement. Et si les compagnes décidaient de ne plus peindre leurs avions afin de gagner en performance ?

Un revĂȘtement qui pĂšse son poids

La peinture des avions de ligne n’est pas un sujet trĂšs souvent abordĂ©. Pourtant, il a son importance. Avant de revĂȘtir les couleurs de la compagnie aĂ©rienne, tout appareil reçoit une couche de protection anticorrosion. Ensuite, aprĂšs plusieurs opĂ©rations de prĂ©paration et de traitement des surfaces, des couches de peinture sont appliquĂ©es, le plus souvent Ă  l’aide d’un pistolet. Or, cette couleur doit ĂȘtre majoritairement blanche, tout simplement parce que le blanc est moins cher Ă  produire et permet de rĂ©flĂ©chir efficacement les rayons du soleil.

Et si les avions de ligne ne recevaient plus aucune couche de peinture ? Cela permettrait en thĂ©orie d’allĂ©ger le poids des appareils, une notion importante pour les compagnies. Cette question loin d’ĂȘtre ridicule a Ă©tĂ© posĂ©e sur la plateforme Quora, dont la rĂ©ponse a semble-t-il Ă©tĂ© validĂ©e par un pilote de ligne. Michael Jarosz, ancien architecte et auteur de la rĂ©ponse a tout d’abord rappelĂ© que la peinture liquide encore dans son emballage pĂšse son poids. Ainsi, toute personne ayant repeint un logement se souvient sans doute de ce dĂ©tail crucial.

avion vol
Crédits : AlexeyPetrov / iStock

Une alternative Ă  la peinture ?

Souvent, la coque des avions est majoritairement en aluminium et il s’avĂšre que ce mĂ©tal doit absolument ĂȘtre protĂ©gĂ©. En effet, il subit les effets des conditions mĂ©tĂ©orologiques et dĂ©veloppe au fil du temps une couche d’oxyde d’aluminium (Al2O3). Or, ce dernier est assez semblable Ă  la couche d’oxyde ferrique (rouille) que peut gĂ©nĂ©rer le fer. D’ordre gĂ©nĂ©ral, l’oxyde d’aluminium est un matĂ©riau intĂ©ressant pour son cĂŽtĂ© abrasif et compose notamment les contre-fenĂȘtres des maisons. En revanche, sa prĂ©sence sur la coque d’un avion est indĂ©sirable puisqu’il peut induire une traĂźnĂ©e.

Les compagnies aĂ©riennes sont donc confrontĂ©es Ă  un choix trĂšs important lors de l’acquisition d’un nouvel avion. La plupart du temps, l’objectif est de protĂ©ger la surface avec de la peinture (ou une autre substance), et ce, bien qu’il existe une alternative. Effectivement, les compagnies peuvent choisir de ne pas peindre la coque, mais de faire en sorte que l’aluminium reste poli. Or, il s’agit ici d’un entretien assez coĂ»teux Ă  rĂ©pĂ©ter rĂ©guliĂšrement tout au long de la vie de l’appareil.

Enfin, rappelons que la peinture doit aussi ĂȘtre refaite de temps Ă  autres. Auparavant, la durĂ©e de vie d’une peinture Ă©tait de cinq ans, mais aujourd’hui, elle peut tenir huit ans. Par ailleurs, l’Ă©paisseur des couches de peinture peut varier de 0.15 et 0.35 mm et mĂȘme si cela paraĂźt dĂ©risoire, le poids devient plus que significatif Ă  l’Ă©chelle de l’appareil. Quoi qu’il en soit, les compagnies aĂ©riennes ont dĂ©jĂ  depuis trĂšs longtemps choisi de peindre leurs avions plutĂŽt que de les polir. Qui sait, peut-ĂȘtre qu’un jour, certaines sociĂ©tĂ©s changeront d’avis, d’autant que les peintures reprĂ©sentent en plus une source de pollution environnementale.