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Ils ont créé une peau artificielle protégeant des virus et autres bactéries

Crédits : PublicDomainPictures / Pixabay

Des chercheurs américains ont mis au point un nouveau polymère souple composé d’un nombre incalculable de pores microscopiques, permettant la transpiration, mais aussi de bloquer tout objet ou organisme dont la taille est supérieure à 5 micromètres.

Voici ce que l’on appelle une seconde peau, et son développement progresse à une vitesse importante puisque l’armée américaine souhaite en faire le composant principal d’un uniforme capable de protéger les soldats contre les attaques biologiques (anthrax), chimiques (gaz de combat) ou encore les grandes épidémies, comme celle du virus Ebola.

Cette seconde peau est le fruit du travail de chercheurs du Laboratoire national de Lawrence Livermore, un des plus importants laboratoires du pays, basé en Californie. Ce nouveau matériau est conçu en polymère et contient une multitude de pores permettant un rapide passage de l’eau (transpiration) et de la chaleur. Cependant, ces pores bloquent complètement n’importe quelle entité d’une taille supérieure à 5 micromètres, soit 1/5000e de l’épaisseur d’un simple cheveu. Ainsi, les bactéries et virus d’une taille supérieure sont laissés à l’extérieur, mais le matériau n’empêche pas (encore) la pénétration d’agents chimiques.

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Crédits : lawrence livermore national laboratory

Les pores sont en réalité des nanotubes de carbone coulés dans une résine polymère biocompatible du nom de Parylène-N. Ces nanotubes sont plusieurs milliers et mesurent entre 1 et 5 micromètres de diamètres pour une épaisseur de 20 à 30 microns.

Pas encore prêt pour entrer dans une production industrielle puisqu’actuellement en phase de test, les chercheurs américains estiment que l’uniforme seconde peau souhaité par l’US Army sera prêt dans une dizaine d’années.

Pour l’instant, ces tests ont permis de déterminer le blocage des virus et des bactéries ainsi que ce matériau en plastique souple respirant avait des propriétés transpirantes dépassant largement d’autres textiles comme le célèbre GoreTex, et permet largement une évaporation naturelle de la peau humaine.

Alors que ce matériau intéresse les militaires, ses applications pourraient concerner le domaine de la santé et de la prévention des risques sanitaires. Il reste un défi à relever pour les chercheurs : les gaz chimiques, en dessous de l’échelle micrométrique déterminée par le matériau.

Sources : Science & VieR & D Magazine

Crédit photos : Lawrence Livermore National Laboratory