Une peau artificielle capable de faire pousser des poils et de transpirer

Crédits : Rama / Wikipedia

Au Japon, des scientifiques sont parvenus à réaliser la prouesse de créer une peau artificielle intégrant des follicules pileux et des glandes sudoripares, et de l’implanter avec succès chez des souris.

La recherche concernant la reproduction d’une peau la plus humaine possible s’accélère, et nombreux sont les projets qui se développent avec cet objectif. Une quête de la peau artificielle parfaite qui a plusieurs buts, comme les greffes de peau pour les grands brûlés ou les patients atteints de maladies de la peau, ou encore pour offrir une alternative aux tests de produits chimiques sur les animaux.

La barrière majeure à l’élaboration de ce type de peau, c’est que la peau humaine est « vivante », et reproduire cela de manière artificielle est un réel défi. Vaisseaux sanguins, poils, glandes sébacées et sudoripares sont autant d’obstacles à l’élaboration d’une peau artificielle plus humaine que nature. Mais une équipe japonaise de l’Institut Riken vient de réaliser un grand pas vers celle-ci, en réussissant à synthétiser de la peau avec des poils et des glandes sudoripares, avec une transplantation sur la souris qui a parfaitement fonctionné, comme elle l’explique dans la revue Science Advances.

Pour y parvenir, ces chercheurs ont utilisé des cellules issues de gencives de souris, qu’ils ont ensuite mises en contact avec des substances chimiques pour les transformer en cellules similaires à des cellules souches capables de se différencier. Ils ont ensuite employé ces dernières pour concevoir un tissu cutané fonctionnel. Ce tissu a été implanté chez d’autres souris dépourvues de système immunitaire, qui ont bien accepté le greffon. Le tissu a créé trois couches et s’est parfaitement connecté à l’épiderme, aux muscles et aux fibres nerveuses. Quatorze jours plus tard, des poils commençaient à pousser.

« Avec cette nouvelle technique, nous avons réussi à obtenir de la peau qui réplique la fonction d’un tissu normal. Nous nous approchons encore davantage du rêve d’être capable de recréer en laboratoire de véritables organes pour la transplantation » se réjouit Takashi Tsuji, principal auteur de l’étude. Pour ce qui est de l’Homme, des essais ne devraient pas intervenir avant une dizaine d’années, les chercheurs ignorant pour le moment si, comme chez la souris, des cellules humaines sont capables de produire de la peau humaine.

Source : scienceadvances