Un paysage rappelant celui du Mordor découvert sous les eaux australiennes !

Visualisation 3D du paysage sous-marin. (Reynolds et al., Geochem, Geophys, Geosyst., 2018)

Une équipe de géologues rapporte la découverte des restes d’une vaste étendue de coulée de lave sous-marine au large des côtes australiennes. Un paysage presque sinistre semblable au royaume carbonisé du célèbre Mordor, représenté dans la trilogie du Seigneur des anneaux de JRR Tolkien.

Aucun signe de Sauron à l’horizon, mais il est vrai que la ressemblance est frappante. S’appuyant sur des techniques avancées d’imagerie sous-marine, des chercheurs révélaient il y a quelques jours sous les eaux australiennes des pics et vallées déchiquetés. Il s’agit des restes de 26 anciennes coulées de lave, datées à environ 35 millions d’années, mesurant jusqu’à 34 kilomètres de long et 15 kilomètres de large. Les chercheurs ont alors pu cartographier ces anciennes coulées avec un détail sans précédent. Comme le souligne Nick Schofield, l’un des membres de l’équipe et maître de conférences à l’École des géosciences de l’Université d’Aberdeen (Royaume-Uni), ces images « révèlent un paysage volcanique spectaculaire qui rappelle les illustrations du Seigneur des anneaux ».

Capture d’écran du Mordor. Crédit : Lotrproject.com

Les coulées de lave sous-marine sont intrinsèquement plus difficiles à étudier que celles observées à la surface de la Terre en raison de leur inaccessibilité. « La technologie que nous avons utilisée est similaire à bien des égards à ce qui est utilisé pour produire des images échographiques de bébés, mais pour la Terre », note le chercheur dans un communiqué. Pour ce faire, l’équipe s’est appuyée sur des données dites de réflexion sismique 3D, obtenues en scannant des surfaces avec des ondes sismiques. En mesurant la façon dont les vagues rebondissent, les chercheurs peuvent alors déterminer la disposition et la composition des éléments souterrains normalement invisibles – dans ce cas, jusqu’à 250 mètres de sédiments.

« En utilisant cette technique, nous avons un aperçu unique d’un paysage qui est resté caché pendant des millions d’années, soulignant l’importance croissante des données sismiques dans l’étude du volcanisme sous-marin », poursuit le chercheur. Des caractéristiques comme celles-ci n’ont jamais été cartographiées par des données sismiques sous-marines, et les chercheurs espèrent que les résultats, publiés dans l’American Geophysical Union Journal, amélioreront notre compréhension de l’évolution et de l’éruption des volcans sous-marins qui, rappelons-le, représentent les deux tiers de l’activité volcanique terrestre.

Source