Un réseau de rivières souterraines a t-il été découvert sur Mars ?

Crédits : CNRS

Une équipe internationale de chercheurs affirme avoir découvert un réseau de rivières souterraines récent sur la planète rouge, en ayant trouvé de grandes similarités entre des écoulements en profondeur au Canada, et des structures sinueuses sur Mars. Ce réseau pourrait s’être formé il n’y a que quelques milliers d’années.

À l’aube de sa conquête, la planète Mars semble se révéler petit à petit. En effet, dans la revue Geomorphology, une équipe internationale de chercheurs, notamment composée de deux chercheurs français du laboratoire GEOPS (CNRS/Université Paris Sud), explique sa découverte, à savoir un « réseau de rivières souterraines » sur la planète rouge. C’est une comparaison entre des formations souterraines observées dans l’arctique Canadien et des ravins sinueux observés à la surface martienne qui a révélé de nombreuses similarités, amenant les chercheurs à la conclusion qu’il s’agit, dans les deux situations, d’un écoulement d’eau liquide en profondeur.

« Sur Utopia Planitia [la plaine martienne où ont été observées ces formations, ndlr], en se basant sur l’identification de ravins sinueux en réseaux polygonaux, nous suggérons qu’une fonte de glace souterraine était possible dans des conditions climatiques périglaciaires« , explique l’article. « Le schéma d’effondrement et la morphologie des ravins qui suivent les fissures polygonales sont similaires à une fonte souterraine de l’île Bylot, dans le Nunavut au Canada. » L’eau liquide ainsi créée sur Mars aurait donc engendré un vaste réseau de rivières souterraines qui se serait maintenu, et ce même si les conditions thermodynamiques de pression et de température n’étaient pas forcément favorables en surface.

Ces rivières souterraines sur Mars, situées à seulement 150 mètres sous la surface, pourraient être apparues assez récemment, « il y a quelques milliers à quelques millions d’années, et l’hypothèse qu’elles puissent encore exister aujourd’hui n’est pas totalement écartée » confie de son côté le centre national de la recherche scientifique, le CNRS.

Evolution de structures polygonales dans un sol gelé riche en glace avec formation d’un écoulement souterrain.1 : dépôt éolien de 150 m d’épaisseur et dégel en profondeur, 2 : érosion de la couche éolienne, maintien de la zone dégelée en profondeur, 3 : affaissement de terrain localisé le long des coins de glace, 4 : circulation de l’eau en profondeur, aspect sinueux en surface. a : Dépôts de sédiments fins éoliens de 150 m d’épaisseur, b : pergélisol riche en glace, c : coin de glace. / CNES
Evolution de structures polygonales dans un sol gelé riche en glace avec formation d’un écoulement souterrain.1 : dépôt éolien de 150 m d’épaisseur et dégel en profondeur, 2 : érosion de la couche éolienne, maintien de la zone dégelée en profondeur, 3 : affaissement de terrain localisé le long des coins de glace, 4 : circulation de l’eau en profondeur, aspect sinueux en surface. a : Dépôts de sédiments fins éoliens de 150 m d’épaisseur, b : pergélisol riche en glace, c : coin de glace. / Crédits : CNRS

Source : geomorphology, cnrs