En plus de s’attaquer aux poumons, une étude française révèle que les particules fines de diesel sont également toxiques pour le foie, altérant notamment sa fonction de détoxification, à savoir sa capacité à trier et détruire les déchets toxiques du corps, en bloquant certains transporteurs hépatiques.
C’est une étude française menée par des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), et publiée dans la revue américaine Plos One, qui montre que les particules fines de diesel sont capables de traverser la barrière pulmonaire pour s’attaquer au foie et à sa fonction de détoxification, c’est-à-dire sa capacité à trier et éliminer les déchets toxiques pour l’organisme.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont travaillé in vitro sur des cellules de foie placées en culture, et exposées à « un extrait de particules de diesel à des doses équivalentes à celles inhalées par un individu vivant dans un milieu pollué », comme il est précisé dans le communiqué de l’Inserm.
L’activité des transporteurs hépatiques, qui assurent le passage des molécules circulant dans le sang vers le foie, a ensuite été mesurée et analysée. Il a été constaté que les particules fines de diesel (ou DEP, pour Diesel Exhaust Particles) « réduisent l’expression de gènes codant pour ces transporteurs et bloquent l’activité de plusieurs d’entre eux », et ce même lorsque les cellules sont exposées à de faibles doses de particules.
Les effets potentiels sur l’organisme des individus trop exposés aux particules fines de diesel sont nombreux, comme des perturbations endocriniennes ou encore des perturbations dans l’élimination des médicaments et des métabolites endogènes. Cela pourrait également favoriser le développement de maladies chroniques, voire même « renforcer les effets cancérigènes du diesel favorisés par le stress oxydatif », comme le précise Olivier Fardel, co-auteur de cette étude. En effet, ces particules fines de diesel ont été classées dans la catégorie des cancérogènes probables et reconnues responsables de cancers du poumon par l’Organisation mondiale de la Santé en 2012.
Source : Inserm