Il y a quelques semaines, les tourniquets de la station de métro Miromesnil à Paris ont été remplacés par des « éoliennes souterraines ». L’objectif ? Produire de l’électricité à chaque fois qu’une personne pénètre dans le métro. Or, les prototypes semblent avoir donné des résultats assez prometteurs.
Une manifestation événementielle pleine de sens
Très régulièrement, les médias évoquent les parcs éoliens comme étant une alternative verte et durable en termes de production d’énergie, que ces derniers se trouvent sur la terre ferme ou en pleine mer. Citons par exemple le plus grand parc éolien offshore au monde, dévoilé par la Corée du Sud en 2021. Ce parc aura une capacité maximale de 8,2 gigawatts (GW) et contribuera ainsi à l’objectif sud-coréen d’atteindre la neutralité en émissions de carbone d’ici 2050.
Toutefois, comme l’explique l’École d’ingénieurs Junia à Lille sur sa page Web, il existe également des éoliennes souterraines. D’ailleurs, un projet très particulier de ce type a récemment donné des résultats prometteurs, fruits de la collaboration entre des étudiants de cette école, la RATP ainsi que la société espagnole Iberdrola. Les 15 et 16 juin 2022, six tourniquets de la station de métro Miromesnil à Paris ont en effet été remplacés par de petites pales d’éoliennes. Il s’agissait d’une manifestation événementielle qui pourrait aussi voir le jour dans d’autres villes, notamment la capitale espagnole Madrid. « L’idée est d’accroître la notoriété de cette innovation avant d’envisager des déploiements pérennes et à plus grande échelle », ont affirmé les étudiants à l’origine du projet, selon la plateforme Connaissance des Énergies.

Un potentiel de 136 MWh par an produit grâce au métro
Durant les deux jours de test, environ 27 000 usagers ont passé les portiques et actionné les petites éoliennes. En prenant en compte le fait qu’un passager génère 0,08 Wh, le dispositif a produit environ 2 160 Wh d’électricité. Or, il s’agit d’une quantité d’énergie assez réduite, soit l’équivalent d’un à deux cycles d’une machine à laver ou encore environ 5 km d’autonomie pour une Smart.
Néanmoins, en estimant les chiffres d’une potentielle production à l’échelle de l’ensemble du métro parisien, la société Iberdrola pense qu’un tel projet pourrait être très intéressant. Elle évoque en effet une production d’environ 136 MWh par an, en prenant en compte un trafic annuel de 1,7 milliard de passagers. Or, cette quantité d’énergie est équivalente à quatre tours du monde en Tesla ou encore à l’alimentation en chauffage de 56 foyers de quatre personnes. Iberdrola désire en outre mettre l’accent sur le côté durable de ses installations. En effet, les matériaux entrant dans la fabrication des éoliennes sont en acide polylactique (PLA), c’est-à-dire un matériau biodégradable issu d’amidon de maïs.