Une équipe de chercheurs annonce la découverte des restes d’un ancien paresseux géant, mort probablement noyé il y a 27 000 ans. L’une de ses dents retrouvées nous permet également d’en apprendre davantage sur son régime alimentaire.
Nous savons que durant le dernier maximum glaciaire – il y a 110 000 à 10 000 ans – des paresseux géants (Eremotherium laurillardi) peuplaient la Terre. Ils étaient beaucoup plus grands que les paresseux actuels. Certains, dit-on, pouvaient en effet mesurer jusqu’à 6 mètres de long pour environ 4 mètres de haut, et peser plus de 6 tonnes. À cette époque, les glaciers prenaient de la place, le niveau des mers était bas et l’eau manquait. De nombreux animaux, paresseux compris, se tournaient alors vers les dolines pour s’abreuver. Ces anciens gouffres remplis d’eau étaient de véritables aubaines pour les animaux… À condition de ne pas tomber dedans.
C’est précisément ce qui est arrivé à ce paresseux, il y a environ 27 000 ans. En témoigne la découverte au Belize, en 2014, d’une partie de son fémur, un morceau d’os du bras et une grosse dent, enfouis dans de l’argile à 21 mètres de profondeur. Une équipe de plongeurs sondaient en effet les profondeurs de l’ancienne doline à la recherche d’artefacts mayas lorsqu’ils tombèrent sur les restes de l’animal.
Un régime alimentaire adapté aux conditions hostiles
Si le morceau de fémur permet de nous rendre compte des proportions physiques de cet ancien géant, la dent (10 centimètres), elle, nous permet d’en apprendre davantage sur son régime alimentaire. Selon les analyses, il semblerait que l’espèce ait été suffisamment adaptée pour survivre dans cet environnement hostile. Pendant la saison sèche, ces paresseux mangeaient des plantes ligneuses ressemblant à des garrigues ; pendant la saison des pluies, ils préféreraient se nourrir d’herbes, d’arbustes et de fleurs de broméliacées.
« Cette découverte nous donne une idée de l’adaptabilité de ces énormes paresseux, explique Jean Larmon, anthropologue à l’Université de l’Illinois (États-Unis). Ils ont pu survivre à une saisonnalité spectaculaire, avec une saison sèche d’environ 9 mois et une saison humide de 3 mois ». Une capacité d’adaptation qui « expliquerait en partie pourquoi ces créatures étaient si répandues et pourquoi elles ont survécu si longtemps », ajoute Lisa Lucero, co-auteure de l’étude.
Les paresseux géants, qui peuplèrent la Terre pendant des millions d’années, se sont éteints il y a environ 12 000 ans. Les raisons de cette disparition sont encore discutées, mais de nombreux chercheurs penchent pour la combinaison de deux facteurs : le réchauffement climatique et la prédation humaine. De récentes empreintes retrouvées dans le désert blanc du White Sands National Monument, au Nouveau-Mexique, nous révélaient d’ailleurs il y a quelques mois l’une de ces traques.
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