Le paresseux est-il vraiment fainéant ?

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Crédits : Harry Collins/iStock

Malgré son comportement léthargique et sa faible vitesse de déplacement, le paresseux adopte en réalité une stratégie de survie très efficace pour prospérer dans son milieu naturel.

Le paresseux, un mammifère arboricole au mode de vie atypique

Les paresseux sont des mammifères arboricoles originaires d’Amérique centrale et du Sud appartenant au sous-ordre des Folivora. Ces animaux sauvages justifient d’un mode de vie pour le moins original : les paresseux sont la plupart du temps suspendus à l’envers dans les arbres, se déplaçant de branche en branche avec une lenteur caractéristique.

Outre les six espèces de paresseux recensées aujourd’hui, quatre espèces de paresseux géants sont éteintes (les chercheurs ont pu retrouver les fossiles de certaines d’entre elles dans les puits de goudron de Rancho La Brea, à Los Angeles).

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Paresseux à trois doigts en Amazonie – Crédits : Javier Dinten Fernandez/iStock

Le paresseux est-il vraiment fainéant ? Pourquoi a-t-il hérité d’un tel surnom ?

S’il porte un tel surnom, c’est que que le comportement du paresseux (aussi appelé ou unau) se caractérise par des mouvements très lents associés à des périodes de repos prolongé. En réalité, cette apathie est une adaptation évolutive à l’environnement de l’animal et à son mode de vie. D’ailleurs, cette lenteur est aussi son meilleur camouflage, échappant ainsi à la vue perçante de ses prédateurs.

Le métabolisme du paresseux est en effet très lent, (on estime qu’il serait deux fois inférieur à celui des autres mammifères) et sa dépense énergétique, tout aussi faible. Autant de caractéristiques qui permettent à l’animal de survivre dans des habitats où la nourriture est rare. Le régime alimentaire du paresseux se compose essentiellement de feuilles coriaces, relativement difficiles à digérer, d’où les périodes de repos prolongées (environ 12 heures de sommeil par jour).

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Crédits : Parkol/iStock

Des adaptations spécifiques pour échapper aux prédateurs

En dépit de sa faible vitesse de déplacement*, le paresseux justifie d’adaptations anatomiques uniques le rendant particulièrement bien adapté à son environnement. Les griffes puissantes et la musculature spécifique de l’animal lui permettent ainsi de grimper et de se déplacer efficacement dans les arbres, malgré son lent mouvement au sol.

*Moins de 10 mètres à la minute dans les arbres, soit 0,6 km/h.

Le paresseux possède quelques prédateurs, principalement le jaguar, l’aigle harpie et l’ocelot. Chez l’espèce Bradypus variegatus comme chez d’autres espèces de paresseux, le sol est la plus grande vulnérabilité de l’animal, celui-ci ne descendant des arbres qu’une fois par semaine pour faire ses besoins, se libérant alors de plus d’un tiers de son poids.