Un parasite altérant l’esprit rend les loups plus audacieux

loups parasite Toxoplasma gondii
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Les effets psychotropes d’un parasite connu pour affecter les félins, Toxoplasma gondii, peuvent s’étendre à plus d’espèces que nous le pensions. Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs se sont intéressés aux loups de Yellowstone qui entrent parfois en contact avec des pumas. D’après les analyses, les loups infectés auraient en effet davantage de comportements à risque.

Toxoplasma gondii est un parasite protozoaire unicellulaire qui doit infecter les membres de la famille des félins pour prospérer. Pour ce faire, les chercheurs pensent que T. gondii infecte des rongeurs, des hôtes intermédiaires courants, et modifie leur comportement pour les rendre moins craintifs, et donc plus susceptibles d’être mangés.

Il arrive cependant parfois que ces parasites infectent d’autres hôtes à sang chaud. Certaines études ont d’ailleurs montré que ces infections pourraient avoir des effets comportementaux ou neurologiques subtils chez les animaux non rongeurs.

Une étude publiée l’année dernière avait révélé que les hyènes infectées étaient plus audacieuses et plus susceptibles d’être mangées par les lions que les hyènes non infectées. Des recherches ont également porté sur les humains. Infectés, nous serions ainsi plus à risque de développer une schizophrénie. Ce parasite pourrait également vous transformer en véritable entrepreneur.

Dans le cadre d’une nouvelle étude, des scientifiques concentrés sur la faune du parc national de Yellowstone, aux États-Unis, ont cherché à déterminer le potentiel d’infection chez leurs loups et ses possibles conséquences.

loups
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Des loups plus audacieux

Pour ce travail, l’équipe a analysé plus de vingt-cinq ans de données sur les populations de loups gris du parc. Ils ont également examiné les données sur les pumas, car ils soupçonnaient que les loups vivant plus près de ces félins auraient un risque d’infection plus élevé.

Comme prévu par les chercheurs, environ la moitié des pumas testés étaient exposés à T. gondii. Par ailleurs, les tests sanguins prélevés sur les loups évoluant dans des zones chevauchant les populations de pumas ont également révélé des anticorps liés à ce parasite. D’après l’équipe, les loups ont probablement été infectés par contact direct avec des excréments des félins.

Côté comportement, il en est ressorti que ces loups infectés étaient plus susceptibles d’afficher des comportements à risque que les loups non infectés, probablement en augmentant leurs niveaux de testostérone. Il ne s’agit toutefois que d’une spéculation. Ces comportements dits « à risque » impliquaient notamment de se disperser plus facilement (quitter la meute et voyager sur de plus longues distances). D’autres étaient plus susceptibles de devenir le mâle ou la femelle alpha de leur groupe.

D’après les auteurs de ces travaux, cette influence pourrait alors créer une sorte de boucle de rétroaction. Les loups infectés plus audacieux pourraient en effet être plus susceptibles de mener leurs meutes sur le territoire des pumas, permettant aux parasites d’infecter encore plus de loups.