parasite larve lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax)
Crédits : John Kucharski/Wikimedia Commons & Ramdan Fatoni/iStock. Montage : SciencePost.fr

Ce parasite mangeur de chair est en train de mettre les États-Unis en alerte

Après son éradication des États-Unis en 1966, la lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax) a récemment été détectée au Mexique. Le Département des Parcs et de la Faune du Texas demande donc aux chasseurs et autres amateurs d’activités de plein air de surveiller les animaux qui pourraient être affectés par ces dangereux parasites mangeurs de chair. Ces mouches pondent en effet des œufs dans les plaies ouvertes, les narines ou même les yeux et la bouche, et peuvent occasionner d’énormes souffrances.

Un parasite dangereux et douloureux qui infecte tous types d’animaux, y compris les humains

La lucilie bouchère pond des œufs dans une plaie ou dans des tissus vivants tels que les narines, les yeux ou la bouche. Comme l’explique le Département des Parcs et de la Faune du Texas, ces œufs éclosent alors en larves douloureuses, puis les asticots « s’enfoncent dans la chair avec des crochets buccaux tranchants », entraînant alors une infection parasitaire. Après s’être nourris, ils tombent au sol, s’enfouissent dans le sol et émergent sous forme de mouches adultes. Les mouches adultes peuvent ensuite parcourir de longues distances. Par ailleurs, « le déplacement de bétail ou d’animaux sauvages infestés peut augmenter la vitesse de propagation », ajoute l’agence.

larve parasite lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax)
Crédits : John Kucharski/Wikimedia Commons

Ces mouches à viande sont attirées par l’odeur d’une plaie sur un animal vivant à sang chaud. Une fois sa proie choisie, la mouche femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs à la fois et jusqu’à 3 000 œufs au cours de sa vie. Ces parasites affectent principalement le bétail, mais ils peuvent également infester les oiseaux, les animaux domestiques et même les humains (bien que cela soit plus rare). Or, les dommages graves à l’animal ou à la personne qu’ils infectent peuvent être graves, notamment avec les risques d’une surinfection bactérienne, des douleurs intenses, des blessures et, dans certains cas moins chanceux, la mort.

Des alertes lancées au Texas

Le ver à vis était autrefois répandu aux États-Unis, avec 230 000 cas signalés rien qu’en 1935. Néanmoins, des scientifiques avaient réussi à développer une méthode consistant à relâcher des mouches mâles stérilisées et comme les mouches femelles ne s’accouplent qu’une seule fois, l’agence estime que cela « éliminait efficacement cette femelle et sa descendance potentielle de la population ». On estime ainsi que l’élimination de ce parasite a permis d’économiser près de 900 millions de dollars par an aux travailleurs agricoles américains.

Malheureusement, si cet animal est le plus souvent présent dans les régions tropicales et subtropicales, des cas récents ont été signalés en Amérique centrale pour la première fois depuis des années. En novembre 2024, les importations de bétail en provenance du Mexique vers les États-Unis ont ainsi été temporairement suspendues en raison des craintes liées à ces infestations. Le 30 décembre, le TPWD a même signalé un cas détecté chez une vache à un point d’inspection au Chiapas, Mexique, et déplore « la progression vers le nord de la lucilie bouchère à travers l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale ».

Mouche lucilie bouchère (Cochliomyia hominivorax) parasite mangeur de chair
Crédits : Ramdan Fatoni/iStock

Une surveillance accrue demandée

En réponse aux cas observés, l’agence exhorte les habitants proches de la frontière sud du Texas à surveiller leurs animaux de compagnie, leur bétail et la faune locale à la recherche de signes d’infestation et à signaler tout cas potentiel qu’ils pourraient détecter.

Selon le TPWD, les signes de myiase due au parasite incluent « un comportement agité ou abattu », « une odeur de chair en décomposition », « la présence de larves (asticots) dans les plaies », « des secouements de tête », « une perte d’appétit » et « l’isolement des autres animaux ou des personnes ». L’agence fédérale ajoute : « si vous êtes infesté, vous pourriez voir des asticots (larves) autour ou dans une plaie ouverte. Ils pourraient également se trouver dans votre nez, vos yeux ou votre bouche. »

Il est toutefois possible de prévenir cette infestation en nettoyant et en couvrant les plaies, mais également en appliquant un répulsif contre les insectes, notamment lors de déplacements dans des zones où ce parasite sévit.

Julie Durand

Rédigé par Julie Durand

Autrefois enseignante, j'aime toujours autant partager mes connaissances et mes passions avec les autres. Je suis notamment passionnée par la nature et les technologies, mais aussi intriguée par les mystères nichés dans notre Univers. Ce sont donc des thèmes que j'ai plaisir à explorer sur Sciencepost à travers les articles que je rédige, mais aussi ceux que je corrige.