Paradoxe d’Easterlin : lorsque l’argent n’est plus un facteur de bonheur

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L’argent fait-il le bonheur ? Il y a plus d’une quarantaine d’années, l’économiste américain Richard Easterlin avait élaboré une théorie stipulant que passé un certain seuil, le Produit intérieur brut (PIB) d’un pays n’était plus un révélateur de l’accroissement du bonheur de la population.

Richard Easterlin est un économiste américain à l’origine de la notion d’économie du bien-être, une branche de l’économie qui s’intéresse à la définition et à la mesure du bien-être social, ainsi qu’au cadre d’étude à partir duquel sont conçues les politiques publiques. L’intéressé a diffusé sa théorie en 1974, le paradoxe d’Easterlin, dans un article intitulé Does economic growth improve the human lot ? Some empirical evidence (PDF en anglais/37 pages).

Cette théorie estime que la hausse du PIB, relatif à la création de richesses marchandes, n’est pas forcément à l’origine du bien-être ressenti par la population. Plus précisément, une hausse du PIB traduit bien une augmentation du bonheur des individus dans de nombreux cas mais seulement jusqu’à un certain seuil. En effet, selon Richard Easterlin, malgré un surplus de richesses, le bien-être n’augmente plus ou très peu. Ce fameux seuil a été évalué à 15 000 dollars par habitant et par an.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les états ne sont pas tous égaux devant la corrélation entre le PIB et le niveau de bien-être.

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Il faut savoir que le paradoxe d’Easterlin se base sur de vastes sondages réalisés à partir des années 1940 à la fois aux États-Unis, dans les autres pays développés, ainsi que dans les pays émergents. Ainsi, dans les pays développés, où la survie n’est plus une préoccupation pour la majorité de la population, l’argent n’a plus vraiment d’effet sur le bien-être.

Selon la théorie, deux raisons viennent expliquer cela : la population s’habitue à son niveau de vie et n’en retire plus autant de bonheur, une notion nommée adaptation hédonique, et la jalousie. En effet, cela est bête à dire mais, l’argent rend plus heureux si l’on en a plus que son voisin, alors que dans le cas où tous les revenus augmentent au même moment, le bonheur ne suit pas.

Sources : ArteIn Finance