Paradoxe de l’égalité de genre : les femmes font moins d’études scientifiques dans les pays égalitaires

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Une récente étude évoque la notion de « paradoxe de l’égalité de genre », démontrant que ce sont bien dans les pays les plus inégalitaires en ce qui concerne le genre que les femmes étudient le plus les sciences et technologies.

Le paradoxe en question peut être illustré de la manière suivante : aux États-Unis, où l’on encourage les femmes à avoir plus d’ambition et à suivre leurs envies, seulement 8 % des diplômes universitaires en sciences informatiques sont obtenus par des femmes. Au contraire, dans un pays moins tolérant tel que l’Algérie – où seulement 15 % des femmes ont un emploi – celles-ci représentent tout de même 41 % des diplômes en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STEM).

Selon une étude dirigée par Gijsbert Stoet de l’École des sciences sociales de l’Université de Leeds Beckett (Royaume-Uni) et publiée dans la revue Psychological Science le 14 février 2018, les pays les moins biens classés en fonction des inégalités hommes-femmes ont pourtant les plus hauts pourcentages d’étudiantes dans les domaines techniques et scientifiques. Évoquons également le fait que l’étude s’est basée sur le classement l’indice d’écart des genres défini par le Forum Économique Mondial.

Selon les chercheurs, des pays tels que l’Algérie, le Vietnam, l’Albanie ou encore les Émirats arabes unis afficheraient des taux plus élevés d’étudiantes en STEM que d’autres comme les Pays-Bas, la Belgique ou encore la Suède. Le fameux «paradoxe de l’égalité de genre» est alors évoqué, s’appuyant sur la théorie suivante : dans les pays les plus inégalitaires, les femmes donneraient la priorité aux carrières stables et lucratives, justement comme celles que peuvent amener les débouchés en STEM.

Par ailleurs, les chercheurs pointent le fait que dans les pays les plus égalitaires, il est souvent question d’État-providence, avec une sécurité sociale performante. Ce détail qui semble au premier abord anodin aurait un certain effet, celui de donner la possibilité aux femmes de ces pays de choisir leur métier davantage en fonction de leurs désirs que de la recherche d’une sécurité financière.

Sources : The Atlantic – Slate