Voici le pansement qui change de couleur si votre plaie est infectée

Crédits : BCMI SAS/INRA/University of Bath

Un pansement intelligent a été conçu par des chercheurs britanniques. Il s’agit d’une avancée considérable dans la récupération post-chirurgie puisque ce pansement détecte très rapidement une potentielle infection de la plaie.

Il s’agit d’un prototype mais les recherches des scientifiques de l’Université de Bath (Royaume-Uni) sont encourageantes. Selon leur étude publiée dans ACS Applied Materials & Interfaces le 22 octobre 2015, le pansement qui vient d’être mis au point détecte rapidement une éventuelle infection juste après une opération chirurgicale.

« Toutes les plaies contiennent certaines bactéries ne déclenchant pas de réaction immunitaire, ce qui ne pose pas d’infection. Mais lorsque les bactéries commencent à former des biofilms et à coloniser de manière critique la plaie, cela devient dangereux pour la santé du patient. Notre technologie permet de mesurer ce point de colonisation critique » explique le Dr Toby Jenkins, un des auteurs de l’étude, pour un article de Sciences et Avenir du 4 novembre 2015.

Le biofilm est le mode de vie normal des bactéries, une communauté de micro-organismes (bactéries, champignons, algues ou protozoaires) qui adhèrent entre eux et à une surface donnée, ici la peau. Voici un schéma de formation d’un biofilm, ci-dessous.

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Crédits : BCMI SAS/INRA/University of Bath

À l’intérieur du pansement se trouvent des vésicules lipidiques (ou liposomes) contenant du colorant, et selon le Dr Jenkins, « Les vésicules ne mesurent qu’environ 100 nanomètres de diamètre et repèrent les toxines bactériennes. Au-delà d’un certain seuil, le colorant est libéré, ce qui donne au pansement cette couleur fluorescente ».

Les chercheurs ont testé deux bactéries connues responsables de la majeure partie des infections nosocomiales : Escherichia coli et Staphylococcus aureus (staphylocoque doré). Quelques minutes ont suffi pour détecter des biofilms sur les plaies, contre plusieurs heures pour les actuels tests praticables en laboratoires.

« Si elle est utilisée de manière appropriée, nous croyons qu’elle peut être utilisée pour le diagnostic précoce de l’infection post-chirurgicale et donc (indirectement) dans la réduction de l’incidence des septicémies », conclut le Dr Jenkins, convaincu de l’apport de cette invention pour la récupération post-opératoire.

Malheureusement, il semble que le chemin soit encore long avant une utilisation dans les hôpitaux, car des tests de sécurité sont actuellement pratiqués, et les scientifiques attendent une étude clinique qui ne sera réalisée que dans trois ans seulement.

Sources : International Business Times – Sciences et Avenir

Crédit photos/images : © University of BathBCMI SAS / INRA