Le panda gĂ©ant respire, le gorille de l’Est agonise

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L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a mis Ă  jour sa liste rouge des espèces menacĂ©es et l’on peut en tirer plusieurs enseignements. Si le panda gĂ©ant se sort d’une situation critique, le gorille de l’Est, lui, y entre.

Grande bouffĂ©e d’air frais pour le panda gĂ©ant (Ailuropoda melanoleuca), espèce emblĂ©matique de la conservation de la faune, pour qui la situation semble s’amĂ©liorer. En effet, ce dimanche 4 septembre 2016, l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a publiĂ© une mise Ă  jour de sa « liste rouge des espèces menacĂ©es », une liste qui rĂ©pertorie 82 954 espèces, dont 23 928 sont menacĂ©es d’extinction.

Cela faisait ainsi 26 ans, depuis 1990, que le panda gĂ©ant Ă©tait rĂ©pertoriĂ© comme « espèce en danger » mais dĂ©sormais, c’est dans la catĂ©gorie « vulnĂ©rable » qu’il faut le classer, soulignant toutefois la nĂ©cessitĂ© de poursuivre les efforts engagĂ©s pour maintenir cette espèce parmi la faune. En effet, les efforts de conservation de l’espèce payent, notamment en Chine, oĂą les politiques de protection, de reboisement des forĂŞts de bambou ou encore les programmes de reproduction se montrent efficaces. Selon l’UICN, on compte aujourd’hui 1 864 pandas gĂ©ants adultes, 2 060 si l’on ajoute les petits, soit presque deux fois plus que dans les annĂ©es 1980.

Une autre espèce animale respire (un peu), il s’agit de l’antilope du Tibet passĂ©e de la catĂ©gorie « en danger » Ă  celle de « quasi menacé« , sa population ayant presque doublĂ© depuis le dĂ©but des annĂ©es 1990, pour compter aujourd’hui entre 100 000 et 150 000 individus.

Mais le tableau est noirci pour d’autres espèces animales, notamment chez les primates puisque quatre espèces de grands singes sur six sont dĂ©sormais Ă  deux pas de l’extinction. C’est le cas pour le Gorille de l’Est (Gorilla beringei), plus grand primate vivant, passĂ© de la catĂ©gorie « en danger » Ă  « en danger critique d’extinction« , notamment en raison de la chasse illĂ©gale. Sa population subit un dĂ©clin catastrophique, rĂ©duite de plus de 70% en 20 ans, pour n’atteindre aujourd’hui qu’environ 5 000 individus.

Avec lui, le Gorille de l’Ouest, l’Orang-outan de BornĂ©o et l’Orang-outan de Sumatra ont rejoint la catĂ©gorie « en danger critique d’extinction« , tandis que le ChimpanzĂ© et le Bonobo sont classĂ©s « en danger« . « Voir glisser vers l’extinction le Gorille de l’Est, qui nous est Ă©troitement apparentĂ©, est vraiment consternant. Nous vivons une Ă©poque de mutations extrĂŞmes et chaque mise Ă  jour de la Liste rouge de l’UICN nous montre que la crise mondiale de l’extinction avance très vite. Les mesures de conservation donnent des rĂ©sultats, nous en avons chaque jour plus de preuves. Nous devons redoubler d’efforts pour inverser la tendance et sauvegarder l’avenir de notre planète » analyse Inger Andersen, Directrice gĂ©nĂ©rale de l’UICN.