Des paléontologues « sidérés » par des empreintes de dinosaures découvertes en Alaska

empreintes de dinosaures Alaska
Crédits : Patrick Druckenmiller

La formation de Cantwell du Crétacé supérieur, située dans le parc national de Denali, en Alaska, était déjà connue pour avoir conservé de multiples empreintes de dinosaures. Cependant, les paléontologues sont loin d’avoir fait le tour de ce terrain en raison de sa grande étendue et de son éloignement. Récemment, une équipe est ainsi tombée sur une nouvelle piste intégrant les traces incroyablement détaillées de plusieurs espèces. Cette découverte vient de faire l’objet d’une étude.

L’importance des empreintes de dinosaures

Comme il vous arrive parfois de le faire, les dinosaures marchaient souvent sur des sols mous comme des rives de lacs ou des plages, laissant derrière eux leurs empreintes. Si les conditions étaient favorables, ces empreintes pouvaient se remplir de sédiments fins, comme du sable ou de la boue. Au fil du temps, les couches de sédiments pouvaient ensuite se superposer, exerçant alors une pression sur les sédiments inférieurs. Cette pression, associée aux minéraux présents dans les sédiments, pouvait ainsi provoquer le durcissement de ces couches, les transformant finalement en roches comme le grès.

Cependant, au fil du temps, l’érosion naturelle peut finalement reprendre le dessus et exposer les couches de sédiments fossilisés en surface. Les géologues et les paléontologues peuvent alors découvrir et étudier ces empreintes « figées dans le temps ».

Ces traces de dinosaures fournissent des informations précieuses sur la morphologie et le comportement de ces anciens animaux. En examinant leur taille, leur forme et leur disposition, les paléontologues peuvent en effet déterminer leur structure corporelle et la manière dont ils se déplaçaient. Les dimensions des empreintes peuvent également aider les chercheurs à estimer la taille et la masse des dinosaures qui les ont créées.

Une nouvelle paroi en Alaska

Cette nouvelle paroi rocheuse, située à environ sept heures de marche de la route la plus proche dans l’un des parcs nationaux américains les plus emblématiques et les plus vastes du pays, mesure environ 66 m de haut. Cependant, ne vous y trompez pas. Il y a environ 70 millions d’années, à la fin du Crétacé, cette roche n’était qu’un lit de sédiments boueux qui entourait probablement un point d’eau sur une grande plaine inondable.

Quelques millions d’années plus tard, comme un capot de voiture qui se déforme sous la force d’une collision, cette vaste plateforme fut soulevée, puis déplacée sur le côté à mesure que le sol se bombait lors d’une collision de plaque tectonique. Cet événement fut d’ailleurs à l’origine de la chaîne de l’Alaska longue de 966 km située près du parc national de Denali.

empreintes de dinosaures Alaska
Le Colisée fait partie d’un affleurement rocheux encore plus grand. Les falaises ont été soulevées dans les airs par une collision de plaques tectoniques. Crédits : Patrick Druckenmiller

Des traces exceptionnelles

Son analyse a révélé plusieurs empreintes de dinosaures, y compris des juvéniles et les adultes de diverses espèces, dont des herbivores et des carnivores. Les chercheurs ont surnommé le site « Le Colisée » en raison de la multitude de dinosaures qui se sont probablement mêlés les uns aux autres au bord de l’eau.

« Quand nous sommes allés là-bas pour la première fois, nous n’avons pas vu grand-chose« , a déclaré Pat Druckenmiller, paléontologue à l’Université d’Alaska Fairbanks. « Cependant, sous une certaine lumière, les empreintes sont devenues beaucoup plus visibles. Immédiatement, nous avons tous été sidérés. D’autres traces de dinosaures ont été trouvées dans le parc national de Denali, mais rien de cette ampleur« , a-t-il ajouté. D’après l’étude publiée dans la revue Historical Biology, certaines de ces traces conserveraient même la forme de la texture de la peau des dinosaures qui les ont imprimées dans le sol.

empreintes de dinosaures Alaska
Une reconstruction 3D d’une empreinte présumée de tyrannosaure découverte au Colisée. Crédits : Dustin Stewart

La falaise contient également des plantes fossilisées, du pollen et des coquillages, ainsi que des empreintes laissées par les échassiers. Les chercheurs espèrent que ces découvertes les aideront à brosser un tableau détaillé de cet écosystème établi il y a 70 millions d’années.