Aux États-Unis, des chercheurs ont proposé un nouvel outil à destination des agriculteurs. Il devrait permettre d’optimiser l’irrigation des cultures pour économiser l’eau en période de sécheresse. Comment le dispositif fonctionne-t-il ?
Lutter contre l’évapotranspiration de l’eau
Aggravée par le réchauffement climatique, la sécheresse concerne le monde entier. Néanmoins, certaines zones sont beaucoup plus impactées que d’autres. C’est principalement le cas de l’ouest de l’Amérique du Nord, de l’Amérique centrale, de l’Europe et de la Méditerranée, des moyennes latitudes de l’Amérique du Sud ainsi que de l’Australie. En Europe notamment, les sécheresses récentes sont inédites au regard des derniers siècles.
Il est donc opportun de trouver des solutions pour économiser l’eau, surtout dans les secteurs très consommateurs comme l’agriculture. Des chercheurs de l’Université de Stanford (États-Unis) ont justement détaillé un nouveau dispositif dans la revue Water Resources Research en avril 2023. Il est question d’un nouvel outil d’optimisation de l’irrigation à destination des agriculteurs qui a pour but de les aider à réduire leur consommation en eau.
Plus précisément, le dispositif est capable d’estimer efficacement et rapidement les pertes en eau en lien avec l’évapotranspiration. Ce processus implique une transformation de l’eau liquide en vapeur d’eau, puis son retour dans l’atmosphère depuis le sol et la surface des végétaux. Or, le fait est que ce phénomène s’aggrave sous l’effet du réchauffement climatique, augmentant les risques de sécheresse.

Une évolution pour un secteur en difficulté
Selon les experts à l’origine du dispositif, ce dernier offre une précision élevée tout en garantissant une vitesse d’exécution cent fois plus importante que les techniques déjà existantes. Basé sur un mélange de big data et d’internet des objets (IoT), ce projet a un objectif final bien précis : faire en sorte que l’agriculture intelligente puisse nourrir durablement des milliards de personnes dans le monde. Il a également pour but de préserver la planète pour les générations futures.
Soulignons au passage que le dispositif s’apparente à un système de goutte-à-goutte. Autrement dit, les cultures sont seulement arrosées en cas de besoin. Cette façon de faire se distingue donc de l’état d’esprit qui régit l’irrigation des terres depuis des décennies, voire des siècles. Malgré ces promesses, l’éventuelle démocratisation à grande échelle de ce système devrait prendre un certain temps. Toutefois, il s’agit bien d’une évolution pour ce secteur en première ligne face au réchauffement climatique. Rappelons enfin que produire plus de nourriture avec moins d’eau est une des prérogatives de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) d’ici à 2050.