
Après le dévastateur ouragan Harvey ayant récemment frappé les États-Unis, il est intéressant de se poser la question suivante : y a-t-il un lien entre la puissance des ouragans et le réchauffement climatique ?
Selon un bilan provisoire, l’ouragan Harvey a fait 44 morts dans le sud des États-Unis depuis le 25 août 2017. L’actualité amène à en savoir plus sur ce type de phénomène météorologique particulièrement dévastateur connu sous les appellations ouragans, typhons ou cyclone suivant les zones du globe.
Leur puissance est généralement classée suivant l’échelle de Saffir-Simpson qui va du niveau un à cinq. Ces dernières années, l’ouragan le plus dévastateur a sûrement été Haiyan (ou Yolanda), celui qui a frappé les Philippines le 8 novembre 2013. Ce dernier était un « super typhon » de niveau cinq ayant atteint un pic de puissance à 315 km/h.
En Asie par exemple, les typhons se forment à l’ouest, dans la Mer des Philippines. Plusieurs conditions doivent être réunies pour obtenir ce genre de formation : une température de l’eau supérieure à 26 °C sur une profondeur d’au moins soixante mètres, une humidité ambiante suffisante ainsi qu’une perturbation atmosphérique occasionnant des vents tourbillonnants. L’air entrant au contact de l’océan devient très chaud et s’élève au-dessus de l’eau, formant une spirale synonyme d’activité orageuse intense et de vents très rapides.
La communauté scientifique estime que l’intensité des ouragans pourrait être augmentée par le réchauffement climatique et donc par l’augmentation générale de la température. « Des cyclones d’une intensité plus grande sont l’une des conséquences attendues du changement climatique. Plus la température de l’eau et le taux d’humidité sont élevés, plus le cyclone peut prendre de l’intensité. Or, ces deux éléments sont plus intenses du fait de l’augmentation de l’effet de serre. On considère qu’il y a 7 % d’humidité en plus dans l’atmosphère par degré de réchauffement », explique la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, des propos relayés par Sciences et Avenir.
Cependant, les scientifiques ont très peu d’information datant d’avant les années 1970, car les données n’étaient pas obtenues grâce aux satellites. Ainsi, il est impossible de déterminer la manière dont l’activité cyclonique a évolué au-delà d’une période de 45 ans environ. Avant l’apparition des satellites qui permettent de surveiller l’intégralité de la surface terrestre, de nombreux cyclones ont pu se produire et passer inaperçus dans le cas où ceux-ci n’auraient pas impacté les populations.
Une augmentation de la fréquence des cyclones a bien été relevée depuis 1970, mais il a été déterminé que l’activité cyclonique de cette région est soumise à des cycles de plusieurs dizaines d’années. Au stade actuel des connaissances, il est impossible d’affirmer que cela est dû au réchauffement climatique. Bien que la puissance de ces événements pourrait s’accroître à l’avenir, leur fréquence ne devrait heureusement pas vraiment augmenter ! En revanche, si d’une manière générale, les scientifiques s’accordent pour dire que la fréquence des typhons pourrait baisser, ce n’est pas le cas que leur intensité, bien au contraire.
D’autres travaux montrent un autre phénomène assez surprenant. Selon une étude parue en 2014 menée par le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), les ouragans toucheront des régions habituellement non exposées. Cela est dû à l’élargissement de la ceinture tropicale, zones situées de part et d’autre de l’Équateur où règne un climat chaud et humide. Par exemple, des zones habituellement exposées telles que les Caraïbes et le Mexique pourraient à l’avenir devenir plus tranquilles, alors que la côte est des États-Unis devrait être plus touchée.
Sources : Sciences et Avenir – MétéoMedia