Oui, votre chien cherchera probablement à vous sauver (s’il le peut)

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Crédits: Seaq68 / Pixabay

Votre chien pourrait-il vraiment répondre à vos appels à l’aide ? Une récente étude suggère que oui. Mais encore faut-il qu’il sache comment faire.

Des aventures fictives de Lassie aux actions héroïque de Volt, la culture populaire ne manque pas d’exemples de chiens prêts à tout pour venir en aide aux humains. Pour beaucoup d’entre nous, cela nous apparaît même évident. Mais votre ami à quatre pattes vous sauverait-il réellement la vie si vous étiez en danger ?

Étonnamment, peu de recherches ont été menées sur le sujet. Pour combler ce manque de connaissances, une équipe de chercheurs dirigée par Joshua Van Bourg, du Département de psychologie de l’Université d’État de l’Arizona (États-Unis), a récemment mené plusieurs expériences évaluant la propension de 60 chiens de compagnie à sauver leur propriétaire. Les détails de cette étude ont été publiés dans la revue Plos One.

Détresse Vs friandises

Dans le test principal, chaque propriétaire était confiné dans une grande boîte, accessible par une petite porte, que le chien pouvait écarter pour entrer. Les propriétaires devaient ensuite feindre la détresse en appelant à l’aide. Ils n’ont en revanche pas été autorisés à appeler leur compagnon par leur nom, ce qui aurait encouragé le chien à agir par obéissance et non par souci du bien-être du propriétaire.

Résultat : 20 des 60 chiens ont répondu à la détresse de leur propriétaire en les rejoignant à l’intérieur de la boîte.

Cela semble peu. En réalité, cette proportion est véritablement impressionnante. En témoigne une expérience de contrôle au cours de laquelle les chercheurs déposaient une friandise très appréciée des chiens à l’intérieur de la boîte, dans laquelle le propriétaire n’était plus. Au cours de cette expérience, 19 des 60 chiens ont réussi à récupérer la friandise.

Dans le cadre de cette expérience, les chercheurs sont partis du principe que si tous les chiens savaient comment avoir accès à la friandise, tous auraient cherché à la récupérer. Ainsi, le fait que seulement un tiers d’entre eux aient réussi le test suggère que les deux autres tiers n’ont pas trouvé le moyen de le faire (déplacer la trappe).

Le fait que que nous ayons finalement la même proportion de chiens qui ont réussi ces deux expériences (20/60 et 19/60) montre que si tous les chiens avaient su comment venir en aide à leur propriétaire, tous n’auraient probablement pas hésité à le faire.

« Le fait que les deux tiers des chiens n’aient pas ouvert la boîte pour accéder à la nourriture est une indication assez forte que le sauvetage nécessite plus que de la motivation, il y a autre chose en jeu : la capacité de pouvoir le faire », soulignent les chercheurs.

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Crédits : Lepale/Pixabay

Un vrai désir de vouloir aider

Dans un autre test de contrôle, les chercheurs ont observé le comportement des chiens lorsque leur propriétaire s’asseyait à l’intérieur de la boîte pour lire calmement un magazine. Au terme de cette expérience, il est ressorti que seulement 16 chiens sur 60 avaient ouvert la boîte.

Cela a été considéré comme une preuve que les chiens étaient simplement mécontents d’être séparés de leurs propriétaires. Partant de ce principe, le fait que les chiens aient ouvert la boîte plus souvent dans le test de détresse que dans le test de lecture suggère que l’entrée des chiens dans la boîte lors du test de sauvetage ne peut s’expliquer uniquement par le fait que les chiens voulaient simplement être près de leur propriétaire.

Un stress contagieux

En outre, les chercheurs ont également observé le comportement des chiens au cours des trois scénarios, notant chaque signe de détresse (pleurnicher, aboyer et bâiller). Là encore, il est apparu que les chiens étaient beaucoup plus stressés durant le test de sauvetage.

De plus, les deuxième et troisième tentatives d’ouverture de la boîte pendant le test de détresse n’ont pas rendu les chiens moins stressés qu’ils ne l’étaient lors de la première tentative. En revanche, les chiens qui avaient déjà été exposés au test de lecture sont apparus moins stressés lors des tests suivants.

« Ce qui est fascinant dans cette étude, c’est qu’elle montre que les chiens se soucient vraiment de leur propriétaire. Même sans formation, de nombreux chiens essaieront de secourir ceux qui semblent en détresse, explique le chercheur. Essentiellement, ces comportements individuels témoignent d’une « contagion émotionnelle », d’une  transmission du stress du propriétaire au chien ».

En outre, ces résultats montrent que ceux qui échouent ne sont pas nécessairement des chiens qui ne se soucient pas de leur propriétaire, mais des chiens qui ne savent simplement pas comment faire pour le sauver.

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