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Crédits : Centre de vol spatial Goddard de la NASA/CI Lab/Jonathan North

OSIRIS-REx a bien failli être avalé par l’astéroïde Bennu

Cible de la mission de retour d’échantillons d’astéroïdes OSIRIS-REx de la NASA, l’astéroïde Bennu n’a cessé de surprendre l’équipe de la mission pendant que la sonde étudiait l’objet à distance. La plus grande surprise est cependant venue quand OSIRIS-REx s’est posé au sol pour saisir un échantillon de matériau.

Le 21 octobre 2020, OSIRIS-REx se posait sur l’astéroïde Bennu à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre. Le vaisseau est descendu lentement en spirale avant « d’embrasser » la surface de l’astéroïde pendant environ six secondes, déployant son mécanisme de prélèvement d’échantillon. Sur place, la sonde a recueilli plus de soixante grammes dans le but de les rapporter sur Terre.

L’équipe de mission a depuis passé du temps à traiter les données enregistrées par les instruments du vaisseau pendant et après l’échantillonnage. Deux articles dans les revues Science et Science Advances détaillent les dernières découvertes sur les propriétés physiques de l’astéroïde.

Un véritable piège

Lorsque le vaisseau spatial OSIRIS-REx est descendu à la surface de Bennu, les scientifiques et ingénieurs de la mission étaient préparés à se poser sur une surface relativement solide, semblable à un sol recouvert de gravier. À la surprise générale, cela ne s’est pas produit. En réalité, une fois en surface, la tête d’échantillonnage aurait continué à plonger sur environ cinquante centimètres.

L’une des conclusions les plus surprenantes de ces études est la suivante : si le vaisseau spatial n’avait pas déclenché ses propulseurs à temps pour prendre le large immédiatement après avoir collecté ses échantillons de roche et de poussière, il aurait littéralement coulé dans l’astéroïde, comme dans des sables mouvants.

« Il s’avère que les particules qui composent l’extérieur de Bennu sont si lâches et légèrement liées les unes aux autres qu’elles agissent plus comme un fluide que comme un solide« , a déclaré Dante Lauretta, de l’Université d’Arizona.

Concrètement, si vous deviez marcher sur cet astéroïde, vous ne ressentiriez que très peu de résistance. Ce serait un peu comme si vous vouliez marcher dans une fosse remplie de balles en plastique retrouvées souvent dans les aires de jeux pour enfants.

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Illustration de la sonde Osiris-Rex survolant la surface de l’astéroïde Bennu. Crédits : NASA / Goddard / Université de l’Arizona

Vers de nouveaux horizons

Fort heureusement, OSIRIS-Rex ne s’est donc pas laissée prendre. Si tout se passe comme prévu, son retour sur Terre est prévu pour septembre 2023.

Le matériel, quasiment inchangé depuis 4,6 milliards d’années, sera ensuite étudié par des instruments de pointe. Ces analyses pourraient alors nous en apprendre davantage sur la formation de notre système. Ces échantillons pourraient aussi contenir des ingrédients susceptibles d’avoir conduit à l’évolution de la vie terrestre.

Rappelons également que ce ne sera pas la fin du voyage pour la sonde. Après avoir largué sa capsule d’échantillons, OSIRIS visera une autre cible : Apophis.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.