Si les orques ont la particularité d’être facilement identifiables du fait de leur robe noire et blanche, certains spécimens présenteraient une épiderme brun-orangé. Que peut-donc traduire cette spécificité ?
L’orque, un mammifère marin d’envergure
L’orque (Orcinus orca), aussi appelée « épaulard », est un mammifère marin appartenant à la famille des delphinidés, ce qui en fait le plus grand membre de la famille de dauphins. Et pour cause : à l’âge adulte, un mâle peut atteindre une longueur de dix mètres pour un poids de dix tonnes.
Présentes dans les océans du monde entier, des eaux polaires aux eaux tropicales, les orques préfèrent évoluer dans les eaux côtières, riches en proies (poissons, calmars, oiseaux marins, voire même phoques ou lions de mer). Ces animaux marins d’envergure communiquent entre eux en adoptant une grande variété de sons (sifflements, cris et cliquetis) et chacun des groupes sociaux, aussi appelés pod, possède leur propre dialecte.
De plus en plus de populations menacées
Bien que la plupart des espèces d’orques ne soient pas classées en danger d’extinction, certaines populations locales sont gravement menacées, notamment par la pollution, la réduction des stocks de proies induites par la pêche, les activités humaines et la capture pour les « besoins » des parcs marins. Ajoutons à cela la pollution sonore achevant de perturber la communication et les comportements de chasse de ces mammifères.

Une peau aux caractéristiques uniques
Les orques ont une peau présentant des caractéristiques uniques adaptées à leur mode de vie océanique. Celle-ci se compose de plusieurs structures :
- L’épiderme : couche externe semblable à celle des autres mammifères, qui se renouvelle régulièrement via un processus de desquamation.
- Le derme : couche située sous l’épiderme et contenant les vaisseaux sanguins, les follicules pileux (bien qu’ils ne soient pas visibles) et les glandes. La coloration noire et blanche caractéristique des orques est due à la pigmentation du derme.
- L’hypoderme : épaisse couche de tissu adipeux située sous le derme, essentielle à l’isolation thermique, l’énergie et la flottabilité.
Les orques perdent constamment la couche externe de leur peau, processus qui peut s’accélérer par les frottements contre des surfaces rugueuses ou le contact avec des glaçons dans les eaux polaires.

Pourquoi la peau de certaines orques est orange ?
Facilement reconnaissables par leur coloration noire et blanche, certaines orques présentent toutefois quelques distinctions, comme un épiderme plus foncé de couleur brune-orangée.
Une robe courante chez les orques les plus jeunes
Selon une étude du CNRS et du Centre d’Études Biologiques de Chizé, cette teinte caractéristique se retrouverait généralement chez les jeunes orques, et s’expliquerait par la faible quantité de graisse que les animaux contiennent à ce stade de leur vie. Le sang affluerait ainsi plus facilement au niveau de l’épiderme, mêlant la couleur rouge des capillaires sanguins à la coloration blanche de la peau du jeune mammifère.
Une teinte également observée chez les orques d’Antarctique
Les jeunes orques ne sont pas les seules à bénéficier d’une robe orangée. Cette teinte aurait également été observée chez des spécimens adultes, et particulièrement ceux évoluant dans les eaux antarctiques. Ce phénomène serait dû au dépôt d’algues et de micro-algues sur la peau de l’orque, et notamment de diatomées de type Bacillariophyta, colorant alors les zones blanches de l’épiderme de l’animal.
D’autres études ont quant à elles révélé que les eaux très froides de l’Antarctique imposaient aux orques de fortes contraintes, et notamment pour limiter leur perte d’énergie, les incitant alors à réduire leur circulation sanguine via la couche superficielle de l’épiderme.

