Alors que le monde vit désormais avec le Covid-19, désormais considérée comme une maladie endémique, la question de son origine demeure toujours incertaine. Un nouveau rapport du renseignement américain penche en faveur de la thèse d’un accident de laboratoire, sans pour autant être catégorique.
La question des origines du Covid-19
Il y a deux ans, l’OMS avait envoyé plusieurs émissaires à Wuhan pour enquêter sur les origines du Covid-19. La mission avait eu du mal à se mettre en place, la Chine semblant très réticente à laisser venir des spécialistes internationaux pour mettre le nez dans leurs affaires. Finalement, après douze jours de travail sur le terrain, les chercheurs avaient jugé la fuite du coronavirus d’un laboratoire « hautement improbable ».
D’un autre côté, les résultats de cette enquête avaient soutenu l’idée que le virus à l’origine du Covid-19 avait été transmis aux humains par un animal hôte intermédiaire encore insaisissable, lui-même infecté au départ par une « espèce réservoir ».
Depuis, la question des origines du Covid-19 était restée en suspens au point d’être mise de côté, presque « oubliée », du moins dans l’inconscient collectif. Ce nouveau rapport du ministère américain de l’Énergie propose de quoi relancer les débats.
La thèse de la fuite relancée
Ce document révélé dimanche par le Wall Street Journal, dont le contenu est classifié, estime en effet que la pandémie de Covid-19 a « très probablement » été provoquée par une fuite de laboratoire. L’année dernière, le FBI avait également émis cette hypothèse, sans cependant être catégorique.
Comme dit plus haut, le contenu du rapport reste classifié. Tout ce que nous savons, c’est que selon des sources ayant eu connaissance de la nouvelle version du rapport, signé par la directrice nationale du renseignement Avril Haines, le ministère de l’Énergie posséderait des éléments nouveaux pointant vers cette possible origine. Par ailleurs, le document rappelle que tout le monde n’est pas d’accord sur cette version. Différentes agences de renseignement américaines, dont le National Intelligence Council, continuent en effet de privilégier la thèse animale.
Rappelons néanmoins que le ministère de l’Énergie possède une certaine expertise scientifique dans ce domaine puisqu’il supervise un réseau de laboratoires nationaux américains. Le FBI emploie aussi des scientifiques et s’appuie sur les laboratoires du Centre national d’analyses biolégales dans le Maryland, où sont analysées les menaces biologiques. D’après le rapport, le ministère de l’Énergie et le FBI pourraient donc être arrivés aux mêmes conclusions, mais en passant par des chemins différents.
Il ne fait aucun doute que cette question des origines du virus ne sera pas encore tranchée de sitôt, mais les débats sont de nouveau nourris. Du côté des élus républicains au Congrès, on va même jusqu’à soupçonner une ingérence américaine dans ce dossier. Ces derniers font en effet pression sur l’administration Biden et la communauté du renseignement pour obtenir davantage d’informations, arguant que cette possible fuite de laboratoire serait le résultat de recherches financées par le contribuable américain pour étudier les coronavirus dans les laboratoires chinois.