Une équipe de scientifiques a trouvé le moyen de remplacer le silicium des microprocesseurs de nos ordinateurs par des nano-fibres de cellulose. Autrement dit, du bois. Ce procédé rendrait ces composants entiÚrement biodégradables.
LâannĂ©e derniĂšre, 75 millions de tonnes de dĂ©chets dâĂ©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques (DEEE ou D3E) ont Ă©tĂ© jetĂ©es dans le monde. Les dĂ©chets Ă©lectroniques de nos ordinateurs contiennent toutes sortes de composants : des plastiques et diffĂ©rents mĂ©taux, dont des mĂ©taux lourds et des mĂ©taux prĂ©cieux, mais aussi du silicium. Tous ces composants ne sont pas biodĂ©gradables et seule une partie dâentre eux sont recyclĂ©s ou rĂ©utilisĂ©s.
Une Ă©quipe de scientifiques de lâuniversitĂ© du Wisconsin Ă Madison, associĂ©e Ă un laboratoire du ministĂšre de lâAgriculture amĂ©ricain, a rĂ©ussi Ă trouver un matĂ©riau de substitution aux plaques de silicium utilisĂ©es dans les micro-processeurs. Leurs rĂ©sultats ont Ă©tĂ© publiĂ©s dans la revue Nature le 26 mai.
En entrelaçant des filaments de nanofibres de cellulose issues de bois pour former un film dur, souple et transparent, lâĂ©quipe a rĂ©ussi Ă crĂ©er un nouveau support de puce, dâune surface de 5 mm x 6 mm et Ă y imprimer 1500 micro-transistors formant des circuits intĂ©grĂ©s hyperfrĂ©quence. Une quantitĂ© supĂ©rieure Ă une puce classique pour un support de cette taille. DâaprĂšs lâĂ©tude, le support est capable de rĂ©sister aux variations thermiques sans perdre en efficacitĂ©.
Mais le plus gros avantage de ces microprocesseurs est quâils pourront ĂȘtre jetĂ©s nâimporte oĂč, puisquâils pourrissent dans un terrain naturel et lâalimentent en cellulose. Cette nouvelle technologie permettra notamment de rĂ©duire lâutilisation de certains composĂ©s trĂšs polluants, comme lâarsĂ©niure de gallium. Cependant, ce procĂ©dĂ© nâest pas encore tout Ă fait prĂȘt Ă voir le jour. Lâindustrie du silicium produisant en masse, la fabrication de puces en nanofibres de carbones ne serait pas rentable.
Source : Nature, Science & Vie