Le tourisme spatial est une activité potentiellement lucrative qui attire de plus en plus d’acteurs, dont Orbital Assembly Corporation. La startup californienne vient en effet d’annoncer son intention de développer un hôtel capable d’accueillir jusqu’à vingt-huit invités dans cinq modules disposés autour d’un anneau de gravité rotatif.
La station Pioneer est l’une des deux conceptions de stations spatiales commerciales actuellement développées par la société, la première étant la station Voyager, annoncée en 2021.
Calquée sur les concepts imaginés par Wernher von Braun, rappelons que la structure prendrait la forme d’une plateforme circulaire en mouvement de près de 500 mètres de large. Elle serait également capable d’accueillir jusqu’à 400 personnes à la fois au cours de la décennie, du moins sur le papier. L’inertie et la force centripète d’accélération permettraient alors de générer une pression sur les parois extérieures, créant finalement une gravité quasi similaire à celle de la Lune.
Cependant, Pioneer est censé précéder Voyager. La startup californienne vise à la rendre opérationnelle d’ici 2025. Là encore, le calendrier paraît très ambitieux, voire complètement irréaliste.
Recherches et loisirs
En décembre 2021, la NASA a attribué trois contrats aux sociétés Blue Origin, Nanoracks et Northrop Grumman pour développer des stations privées basses capables de soutenir à la fois la recherche et les intérêts commerciaux. Ces stations sont censées remplacer la Station Spatiale internationale (ISS) d’ici 2030. Axiom Space prévoit également de construire sa propre station commerciale pour accueillir des visiteurs et soutenir la recherche scientifique dès 2024.
Au milieu de tous ces acteurs, Orbital Assembly tentera de proposer une première station spatiale modulaire hybride pouvant être exploitée à la fois pour la recherche et les loisirs. Les cinq avant-postes (375 m3 de volume par module) en orbite de Pioneer seraient conçus pour simuler un sixième de la gravité terrestre en tournant autour d’un anneau de gravité d’environ 61 mètres de diamètre.
Selon le communiqué de la société, proposer un tel environnement en apesanteur permettrait aux visiteurs de se déplacer « tout en mangeant ou en buvant normalement dans une tasse et en dormant sans avoir à être attachés à un lit« . La création de gravité artificielle serait également un moyen d’atténuer les effets néfastes de la microgravité sur la santé du corps humain. À bord, les visiteurs (de 14 à 56 personnes selon les configurations) pourraient profiter de séjours d’une à deux semaines.
Début février, la startup a annoncé avoir levé un million de dollars dans un nouveau cycle de financement, lui permettant de commencer à pourvoir des postes clés et à se concentrer sur l’attraction d’investisseurs plus importants. Cependant, Orbital Assembly devra probablement acquérir beaucoup plus de fonds pour espérer faire de ce projet une réalité. À titre de référence, la NASA a par exemple alloué un total de 415,6 millions de dollars pour les trois contrats attribués à Blue Origin, Nanoracks et Northrop Grumman.