Vers des opérations de maintenance au Point de Lagrange 2 ?

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Une illustration du télescope James Webb en orbite. Crédits : dima_zel/istock

Les télescopes spatiaux, tels que ceux situés au point de Lagrange Soleil-Terre 2 (L2), nous aident à décoder les secrets l’univers. Cependant, ces instruments sophistiqués, en dépit de leur emplacement privilégié, sont confrontés à une contrainte majeure : leur durée de vie est limitée et les missions de maintenance sont particulièrement complexes en raison de leur éloignement. Des idées novatrices pourraient néanmoins émerger pour prolonger le fonctionnement de ces machines.

Les défis de la maintenance spatiale

Les manœuvres de maintenance spatiale impliquent généralement le remplacement de composants défaillants, le rechargement de carburant pour les propulseurs d’attitude, ou encore l’amélioration des instruments scientifiques. Naturellement, cela ne concerne que quelques structures privilégiées en orbite basse, comme la Station spatiale Internationale ou jadis le télescope Hubble. Les instruments situés loin de la Terre posent en effet des défis uniques.

Les télescopes spatiaux tels que le télescope spatial James Webb (JWST) et le télescope Gaia sont positionnés à des points spécifiques dans l’espace, appelés points de Lagrange. Ces points sont des positions d’équilibre gravitationnel où un télescope peut orbiter autour du Soleil et de la Terre tout en restant stable. Les avantages de ces positions sont significatifs pour les observations scientifiques, car elles offrent une vue constante et sans interférence de la Terre.

Cependant, l’éloignement de ces points rend l’accès difficile pour les réparations. Les télescopes situés à ces endroits ont donc une durée de vie limitée en raison de l’usure des composants et de la consommation de carburant pour maintenir leur position. À l’avenir, la situation pourrait cependant évoluer.

Quelles solutions ?

Pour ces télescopes éloignés, les chercheurs étudient la possibilité de missions de maintenance robotisées. Une fois sur place, ces robots devront effectuer des manœuvres délicates pour se fixer aux télescopes, tout en maintenant la stabilité des observatoires pendant l’intervention. Ce processus inclurait la navigation autonome des robots, l’évaluation de la position relative des télescopes et la réalisation des réparations nécessaires sans perturber les observations scientifiques.

De plus, des technologies de communication avancées seraient nécessaires pour coordonner les opérations à distance.

Une équipe du Goddard Space Flight Center (GSFC) a notamment examiné plusieurs trajectoires et orbites optimales pour envoyer des machines faire le travail au point de Lagrange Soleil-Terre L2. L’une d’elles implique de lancer un robot de maintenance directement depuis la Terre. Une autre approche envisage le lancement depuis une orbite de transfert géostationnaire (GTO), qui est une orbite intermédiaire avant d’atteindre le télescope cible.

Les deux méthodes nécessiteraient évidemment une planification minutieuse des trajectoires pour minimiser les coûts et maximiser l’efficacité de la mission. Les défis techniques sont nombreux, mais des simulations et des modèles développés par l’équipe du GSFC montrent que ces missions sont réalisables.

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Illustration du télescope James Webb au point L2 dans l’espace. Il n’est actuellement pas possible d’effectuer des missions de maintenance à ce stade, mais les ingénieurs de la NASA étudient les moyens de les concrétiser. Crédits : Goddard Space Flight Center de la NASA

Pourquoi est-ce important ?

La capacité à effectuer des missions de maintenance spatiale pourrait avoir un impact significatif sur la durée de vie des télescopes spatiaux. En prolongeant leur fonctionnement, nous pourrions alors maximiser le retour sur investissement de ces missions coûteuses et continuer à récolter des données précieuses sur l’univers. Cela permettrait aux scientifiques de mener des recherches plus approfondies et d’effectuer des découvertes majeures.

De plus, la réussite de ces missions pourrait ouvrir la voie à d’autres applications de la maintenance spatiale, comme le ravitaillement de satellites en orbite ou l’entretien de futures infrastructures spatiales.