Ils ont créé un mini-intestin humain fonctionnel à partir de cellules souches

Crédits : Pixabay

Une équipe américano-française est parvenue à créer en laboratoire un mini-intestin humain fonctionnel à partir de cellules souches pluripotentes. Une véritable prouesse qui pourrait avoir à terme des applications multiples en matière de médecine régénérative.

Une équipe composée de chercheurs du Children’s Hospital Medical Center de Cincinnati (États-Unis) et de chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) de Nantes expliquent la prouesse qu’ils sont parvenus à réaliser dans la revue Nature Medecine. Cette prouesse, c’est avoir réussi à créer en laboratoire un mini-intestin humain à partir de cellules souches.

Comment sont-ils parvenus à recréer un organe si complexe du corps humain avec notamment une muqueuse intestinale et un système nerveux ? « Dans une boîte de pétri on a créé un tissu intestinal à partir de cellules souches pluripotentes humaines dites IPS dont on a guidé la différenciation par des cocktails de molécules », explique Maxime Mahé, coauteur de l’étude.

Parallèlement, ils ont créé des cellules nerveuses à un stade embryonnaire particulier pour obtenir des cellules précurseurs du système nerveux intestinal et les ont incorporées dans le tissu intestinal par le biais d’un gel spécifique. Ils ont alors obtenu un tissu humain semblable à un intestin fœtal en développement. « Un organoïde intestinal s’est formé, ressemblant à un intestin en développement similaire à celui de l’embryon humain », poursuit le chercheur.

Credits: Maxime M. Mahe, CCMH https://www.nature.com
[/media-credit] Credits: Maxime M. Mahe, CCMH https://www.nature.com

Le mini-intestin a ensuite été greffé sur une souris pour tester son bon fonctionnement, non pas dans le tube digestif du rongeur, mais dans une région plus vascularisée. Au terme de six semaines, « l’intestin s’est agrandi et est devenu mature. Il présentait une vascularisation et a commencé à se contracter ». La taille de cet organe n’a rien à voir avec celle d’un intestin humain, mais le tissu est bien le même. « Sa croissance semble proportionnelle à celle de l’hôte et nous allons le tester sur de plus grands animaux », précise Maxime Mahé.

Une prouesse qui offre des applications « virtuellement multiples », à la fois pour traiter certaines maladies digestives chroniques comme la maladie de Hirschsprung, une pathologie occasionnant constipation et occlusion intestinale, mais également pour tester l’efficacité de nouveaux traitements.